L’Algérie, qui a amorcé sa transition énergétique, il y a peu, compte bien se placer comme un leader dans ce domaine. Le processus est en marche, et les capacités nationales de production d’énergies renouvelables devront dépasser à terme 4.000 MW et ce, grâce notamment à la réalisation future de 21 centrales photovoltaïques à travers le pays. Selon le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, ce niveau de capacité sera atteint grâce également à la mise en place de systèmes d’hybridation conçu spécialement pour les centrales diesel ou à turbines à gaz situées au sud du pays, a indiqué le même organisme dans son 4ème bilan des réalisations dans le domaine des énergies renouvelables, publié lundi. Dès 2023, le ministère de l’Energie et des mines avait déjà procédé par le biais du groupe Sonelgaz à l’attribution provisoire des marchés inscrits dans les appels d’offres national et international pour la réalisation en mode EPC (Engineering Procurement & Construction) des deux projets 2.000 MW et Solar 1.000 MW, et à la signature des contrats avec les entreprises (nationales et étrangères) lauréates en mars 2024. Il y’a lieu de signaler que le mode EPC désigne en termes simplifiés un type de contrat largement utilisé dans les projets de construction et d’ingénierie à grande échelle. « Le contrat EPC est une méthode de réalisation de projet qui intègre la conception, l’ingénierie, l’approvisionnement en matériaux et la construction ». Contrairement aux autres méthodes traditionnelles de passation de marchés, les contrats EPC confient la responsabilité de la réussite d’un projet à une seule entité. Selon les spécialistes, « ce type de contrat offre plusieurs avantages aux propriétaires, notamment un meilleur contrôle des coûts et du calendrier, une réduction des risques et une meilleure coordination entre les différentes équipes impliquées dans le projet ». Le projet de 2.000 MW englobe la réalisation de 15 centrales solaires photovoltaïques, raccordées au réseau électrique national par des onduleurs à travers 12 wilayas du pays, d’une puissance allant de 80 MW à 220 MW chacune. Le projet Solar 1000 MW concerne la réalisation de cinq centrales solaires photovoltaïques d’une puissance allant de 50 MW à 300 MW dans les wilayas de Béchar, Ouargla, El Oued, Touggourt et Laghouat. Il est à rappeler que le ministère de l’Energie et des mines avait lancé vers la fin de l’année 2023, toujours par le biais du groupe Sonelgaz, un autre appel d’offres relatif à la réalisation en mode EPC d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 200 MW avec stockage d’énergie dans la région de Gara Djebilet. Cette centrale est conçue exclusivement pour alimenter en énergie électrique le projet d’exploitation du gisement de fer en cours de développement. Il est à souligner par ailleurs la réalisation en cours de trois centrales solaires hybrides avec une capacité totale de 22 MW à Talmine dans la wilaya d’Adrar), à Tabelbala dans la wilaya de Béchar et à Tindouf. Le rapport fait état d’une capacité d’énergies renouvelables installée à fin décembre 2023 au niveau national à 600,9 MW dont 417,64 MW détenu, soit 98,4% de la capacité totale des installations raccordées au réseau et 88,5% du parc national des énergies renouvelables hors hydroélectricité. En un mot, l’année 2024 vient d’inaugurer une nouvelle phase dans la réalisation du programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Algérie. En ce qui concerne la fabrication des panneaux solaires, c’est ENIE, l’entreprise située à Sid Bel Abbes, qui s’en est chargée en partenariat avec une entreprise italienne conformément à un accord signé le 14 décembre 2021.
Mohamed Mebarki
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