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Suite aux pressions de l’Algérie et à la situation en Ukraine : La Russie entame le retrait de ses mercenaires du Sahel

Après une présence de plusieurs années, les miliciens du groupe russe Wagner vont bientôt quitter la région du Sahel. L’information n’est pas encore annoncée publiquement pour le Mali, mais le chef de l’Africa Corps (branche africaine du groupe Wagner, NDLR) a annoncé d’ores et déjà le retrait de ses troupes du Burkina Faso. Dans un entretien sur la messagerie Telegram, Viktor Yermolaev, commandant de la brigade « Bear », a confirmé vendredi passé qu’une partie de ses effectifs a dû aller se battre en Russie. « Nous avons vu que les Ukrainiens avaient choisi la guerre », a expliqué celui qui se fait appeler « Jedi ». « La guerre, c’est notre métier (…). Il n’y a pas plus grand honneur pour un combattant russe que de défendre la mère patrie ». Il y a quelques jours, la chaîne Telegram de cette unité, un des multiples avatars du déploiement paramilitaire russe sur le continent, indiquait qu’en raison des événements récents, « la brigade retourne en Crimée », où elle est basée. Certaines sources évoquent un rappel d’une centaine de « combattants », mais Yermolaev a refusé de préciser ses missions, tout en confirmant le chiffre de 300 hommes déployés au départ au Burkina Faso. « Certains restent bien sûr, nous avons des bases et des propriétés, équipements et munitions. On ne ramène pas tout en Russie ». Par ailleurs, des sources concordantes affirment qu’après le retrait de ces combattants du Burkina Faso, ce sera au tour de leurs homologues du Mali de plier bagage. Moscou aurait d’ailleurs informé Bamako de leur décision de retirer les mercenaires de l’Africa Corps du pays. Une décision qui intervient après la mort de quelques dizaines d’entre eux, dans une embuscade tendue par les combattants touareg, le mois dernier. En plus des besoins de l’armée russe face aux incursions ukrainiennes en Koursk, les pressions de l’Algérie sur les autorités russes ne sont pas étrangères à cette décision. À plusieurs reprises ces derniers temps, l’Algérie a en effet multiplié les interventions auprès des autorités russes, afin de mettre fin à l’activité de Wagner au Mali. Cela s’est accentué après le massacre de la semaine passée, durant lequel, pour rappel, une vingtaine de civiles ont été tués par un drone dans le Nord du Mali, à quelques mètres de la frontière algérienne. Un fait qui a fait réagir l’Algérie par le biais de son ambassadeur permanent auprès des Nations-Unies, Amar Bendjama, qui a dénoncé depuis Genève l’impunité de ces groupes paramilitaires. Avant l’intervention de l’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait critiqué la présence de Wagner dans la région, estimant que l’argent qui devait servir à financer les activités de ce groupe devait servir plutôt à des projets de développement. Puis, au printemps dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait indiqué que les autorités algériennes avaient saisi leurs homologues russes sur la question. Puis, le secrétaire général du même ministère, Lounas Magramane, a lui aussi évoqué le sujet avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, il y a quelques semaines de cela. Des pressions qui semblent avoir porté leurs fruits.

Akli Ouali

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