Depuis hier à minuit, le « silence électoral » est entré en vigueur, comme il est prévu dans la loi organique, après une campagne tous azimuts, menée dans le calme et relativement sans gros couacs, mis à part quelques réserves émises par les candidats du FFS et du MSP reprochant à certaines chaînes de télévision de manquer d’objectivité dans leur couverture de la campagne électorale. Une campagne électorale, qui s’est achevée comme elle a commencé ; c’est-à-dire épargnée dans l’ensemble des grosses polémiques en dépit de quelques querelles verbales indirectes sans impact sur le climat général. Pendant cette période de silence électoral de trois jours où il leur est interdit de s’exprimer publiquement, les candidats et leurs états-majors vont établir leurs bilans de campagne et mettre à jour leurs dispositifs de veille et de surveillance au niveau des centres et des bureaux de vote. Dans moins de 72 heures, la parole sera donnée aux urnes et aux sondages relatifs à la participation. Durant vingt jours, les trois postulants à la magistrature suprême ou leurs représentants et soutiens accrédités ont sillonné le pays dans toutes les directions pour porter leurs voix jusqu’aux douars les plus reculés, en multipliant les engagements et les promesses électorales, chacun s’inspirant de son propre programme. Au-delà des positions défendues par les candidats, il y’a lieu de souligner que le scrutin présidentiel en tant qu’opération politique majeure se tient dans une conjoncture nationale et régionale très particulière avec des défis à tous les niveaux. Même le discours développé par les candidats en a tenu compte en mettant en exergue la nécessité de préserver l’unité nationale et la stabilité du pays. Si Abdelaali Hassani Cherif, candidat du MSP, a plaidé pour un changement progressif à tous les niveaux, en axant ses interventions sur la promotion des PME, « moteur de l’économie du pays », tout en s’engageant à « garantir les libertés individuelles et la liberté de la presse, ainsi que « la mise en place d’un Etat de droit et d’une justice indépendante ». Youcef Aouchiche, candidat du FFS, a exprimé lors des meetings qu’il a animés, sa détermination à procéder à de profondes réformes politique au cas où il sera élu. Il est s’est déclaré partisan de l’instauration de l’impôt sur la fortune. Quant au candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, et ses soutiens à l’instar du FLN et du RND, les appels ont été multipliés pour la poursuite des réformes économiques à la faveur d’un second mandat présidentiel. Dans ce contexte, Abdelmadjid Tebboune s’est personnellement engagé à poursuivre la lutte contre la corruption et la diversification de l’économie dans le but de réduire la dépendance au pétrole. Lors d’un meeting animé hier au niveau de la Coupole du 5 juillet dans la capitale, il a réitéré ses engagements pour une Algérie forte. Toujours à Alger, Youcef Aouchiche a renouvelé son intention d’aller vers l’instauration d’une démocratie sociale conforme à la vision historique du FFS. Encore dans la capitale, Abdelali Hassani Cherif a clôturé son périple électoral par un meeting à la salle Harcha.
Mohamed Mebarki
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