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Ancienne maison des jeunes Emir Abdelkader de Biskra : Un joyau architectural abandonné à son triste sort 

Des membres de l’association culturelle Mosaïque, se voulant protectrice du patrimoine sous toutes ses formes et qui est connue à Biskra pour être le dernier rempart contre la destruction des jardins, des immeubles et des maisons dits « historiques », a ouvert, ces jours-ci sur les réseaux sociaux, le dossier de l’ancienne Maison des jeunes Emir Abdelkader. Cette dernière, désertée et abandonnée à son triste sort depuis des années, « est dans un déplorable état de délabrement avancé au vu et au su de tous », déplorent-ils. Située dans une impasse perpendiculaire à l’avenue éponyme au centre-ville de Biskra, cette bâtisse érigée au début du XXe siècle fait référence à l’art architectural des palais turcs et allie harmonieusement les styles néo-mauresques, le courant classique des architectes français de l’époque et des éléments et des agencements issus de l’architecture locale. Après avoir été la résidence principale des Bengana, elle a été transférée aux biens de l’État et rétrocédée à la direction de la Jeunesse et des Sports, qui en fait une maison de jeunes en fonction jusqu’à la fin des années 1990. Considérée comme inadaptée en l’état aux activités juvéniles, ludiques, sportives et culturelles, elle a ensuite été fermée en attendant une profonde opération de rénovation et de réhabilitation qui se fait attendre depuis lors, précise-t-on. « Même si beaucoup de personnes ne comprennent pas le sens de notre lutte pour sauvegarder les vieilles constructions de Biskra dénotant de son histoire et des influences multiformes qui l’ont façonnée au cours des siècles, nous persévérons à dénoncer toutes les atteintes à l’architecture locale et les agressions que subit la Reine des Ziban. Celle-ci perd d’année en année son cachet de véritable laboratoire d’architecture, de musée à ciel ouvert et d’exemple de ville adaptée au climat saharien en raison de l’adoption de nouvelles constructions uniformes et sans personnalité urbanistique. Le but initial de nos interventions est de faire prendre conscience aux décideurs de la nécessité de préserver les anciens bâtiments et leur flamboyant style de construction pour les générations à venir », a confié Saddok Guedim, artiste photographe et membre actif de Mosaïque. Pour rappel, cette association agit à Biskra, avec plus ou moins de bonheur et de réussite, pour sauver et conserver les vieux jardins publics et les anciens édifices « menacés de disparition », craignent ses membres, jurant de ne jamais baisser les bras malgré les coups de boutoir et les discours prémâchés de leurs détracteurs, a-t-on relevé.  

Hafedh M.

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