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Bidonvilles de Bouhdid et Sidi Harb à Annaba : Entre précarité, violence et illégalité

Violence, viols collectifs, filières de pédophilie et trafic de drogues dures caractérisent les fameux bidonvilles qui ceinturent la Plaine ouest d’Annaba, à l’allure de favelas brésiliennes. Bouhdid et Sidi Harb en sont les exemples les plus frappants. La liste des problèmes est longue, trop longue pour la ville qu’est Annaba. À ces fléaux s’ajoutent le piratage au grand jour des réseaux d’énergie électrique et d’Alimentation en Eau Potable (AEP). Comble de l’illégalité, on révèle l’existence sur les lieux d’une baraque pour avortements clandestins, et même des laboratoires de fabrication de fausse drogue. Cette situation désespère les habitants des cités voisines, notamment les Hongrois et Bouguentas, qui ne savent plus à quel saint se vouer. L’antique Bouna du grand théologien Saint Augustin s’était pourtant débarrassée totalement des habitations précaires qui ceinturaient le chef-lieu de la wilaya dans les années 80. Malheureusement pour cette ville balnéaire par excellence, l’habitat précaire a fait sa réapparition en force au lendemain de la réception des premiers logements sociaux réalisés aux pôles urbains comme Kalitoussa, Drâa Errich et Aïn Djebara. Dans ce cadre, la complicité de certains élus et employés du service technique de l’Assemblée Populaire Communale (APC) est flagrante. Sur plus de 400 baraques détruites entre 2018 et 2020, on a dénombré près de 150 maisons de tolérance, détenues par un réseau de proxénètes. Ces dernières années, la situation s’aggrave de jour en jour. À la fin de l’année 2018, les services concernés de l’APC d’Annaba n’avaient recensé que quelque 500 baraques illicites au bidonville de Sidi Harb, relevant du secteur 3, dans la Plaine ouest. Aujourd’hui, au bout de cinq ans seulement, on dénombre un triste record de près de 1.700 constructions illicites, ternissant l’image de l’une des régions balnéaires par excellence du pays. Pour beaucoup d’observateurs, le mal à Annaba s’appelle aujourd’hui la construction illicite. À cette cadence, le phénomène semble avoir de beaux jours devant lui.

B. Salah-Eddine

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