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Procès des administrateurs des entreprises saisies : La Justice frappe d’une main de fer

L’affaire dite des administrateurs des entreprises saisies a connu avant-hier mardi soir son épilogue, au tribunal de Sidi M’Hamed, où le juge de la deuxième chambre du pôle financier a rendu son verdict, en l’absence des quatre mis en cause, qui n’ont pas souhaité comparaître sur le banc des accusés. Des peines de cinq années de prison ferme, assorties d’amendes et de mesures administratives, ont été prononcées par le juge contre les quatre accusés, poursuivis pour « mauvais usage de fonction », « détournement de fonds publics », « octroi de privilèges indus à autrui » et « non-respect des objectifs fixés dans la lettre de mission ». Les quatre accusés, qui ont écopé de fortes amendes, répondent aux initiales de Z. K. (ex-groupe Tahkout), qui doit payer 25.980.000 dinars, B. M., de Global Groupe, qui écope d’une amende de 33.712.000 dinars, C. R., du groupe Condor, qui doit verser 29.400.000 dinars, et enfin S. M., du groupe AMENHYD, qui doit s’acquitter de la somme de quinze millions de dinars. De plus, les inculpés sont tenus de verser au Trésor public vingt millions de dinars chacun, au titre de dommages et intérêts, et ne peuvent exercer aucune activité administrative, de gestion ou de liquidation pendant cinq ans. En outre, leurs comptes personnels ont été saisis, seule leur pension de retraite ayant été laissée. Pour rappel, le 27 août dernier, le procureur avait dressé un sévère réquisitoire contre les quatre administrateurs, réclamant une peine de dix ans de prison ferme et dix millions de dinars au Trésor public, qui s’est porté partie civile dans l’affaire. Ceux-ci ont été désignés pour gérer des entreprises saisies par la justice suite à l’arrestation de leurs propriétaires, des hommes d’affaires véreux proches de Said Bouteflika, dans le cadre de la lutte contre la corruption. Dans la lettre de mission qui fixait leur feuille de route, les administrateurs devaient non seulement poursuivre l’activité des entreprises, qui jouissaient d’une bonne santé financière, mais aussi booster la performance économique et financière, en vue d’une entrée en bourse. Il était également question de préserver les emplois au sein de ces entreprises. Mais selon l’acte d’accusation, au bout de trois ans, toutes ces entreprises sont en état de quasi-faillite et leurs salariés se sont vus licenciés sans indemnités. En revanche, toujours selon l’acte d’accusation, les administrateurs se sont octroyé des salaires faramineux, soit quatre millions de dinars par mois, en plus d’autres avantages matériels et de recrutements de complaisance pour les membres de leurs familles et amis.

H. Khellifi

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