C’est l’heure du choix pour les 24 millions d’Algériens inscrits sur les listes électorales. Ils se rendront aujourd’hui aux urnes pour élire leur président de la République, qui gérera le pays dans les années à venir. Pour la deuxième fois depuis le Hirak de 2019, les Algériens devront choisir entre trois candidats, issus de trois courants politiques différents. Abdelmadjid Tebboune, 79 ans, est l’actuel chef de l’État. De par son expérience dans l’administration et les postes ministériels occupés, il incarne la continuité de l’État, tel que défini depuis l’indépendance. À cela, il souhaite greffer de nouveaux éléments, nés de son slogan « l’Algérie nouvelle », avec lequel il a brigué la magistrature suprême en décembre 2019. Lors de sa campagne électorale, menée essentiellement par une multitude de partis politiques qui le soutiennent, Tebboune a promis la poursuite de son programme entamé lors du premier mandat, et qui se focalise sur des sujets liés à l’économie et surtout au pouvoir d’achat des citoyens. Le courant démocratique, lui, est représenté par le candidat du Front des Forces Socialistes (FFS). Youcef Aouchiche Plus jeune des trois candidats (41 ans) est fidèle à l’orientation sociale du doyen des partis de l’opposition algérienne. Il fait notamment des propositions sociales, dont une augmentation du salaire minimum et l’attribution d’un revenu universel aux couches les plus défavorisées de la société. À cela s’ajoute une promesse politique, liée à la libération de ce qu’il qualifie de « détenus politiques et d’opinion », ainsi que la suppression de certaines lois « portant atteinte aux libertés fondamentales » des citoyens. Le troisième candidat, Abdelaali Hassani-Chérif, chef de file du courant islamiste dit « modéré » et président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) depuis un peu plus d’une année, propose une réforme profonde des structures de l’État, à commencer par un nouveau découpage administratif qui donne la part belle à de nouvelles wilayas et communes, de sorte à mieux gérer le quotidien des citoyens. Le candidat de 58 ans et ingénieur de formation souhaite également donner une coloration idéologique encore plus prononcée à l’école. Durant trois semaines, les candidats ont sillonné le pays et ont animé meetings et rencontres avec la population, lors de virées de proximité dans les quartiers, marchés et autres places publiques. Ils ont également profité de l’ouverture des médias audiovisuels pour tenter de convaincre les électeurs de les choisir. Fait inhabituel : il n’y a pas eu trop de polémiques entre les candidats, chacun s’étant concentré sur ses propositions et programmes. C’est le signe que les trois candidats ont voulu faire de cette élection un rendez-vous apaisé, pour éviter des frictions internes inutiles. Néanmoins, la grande inconnue de cette élection reste le taux de participation. Raison pour laquelle les candidats et leurs soutiens ont multiplié les appels à une participation massive au scrutin. Il est à signaler que les résultats préliminaires seront donnés demain, dans la matinée.
Akli Ouali
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