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Prolifération du commerce informel : L’anarchie à chaque coin de rue à Sétif

Depuis plusieurs années, des marchés financés par l’argent des contribuables, et ayant coûté les yeux de la tête à la municipalité, restent fermés aux quatre coins de la ville de Sétif. À l’exception de celui d’El Hidhab, détourné de sa vocation initiale pour être loué à un investisseur qui l’a transformé en salle des fêtes, plusieurs marchés de proximité demeurent inutilisés.

Parmi eux, celui de la cité Yahiaoui, réhabilité il y a une vingtaine d’années, ainsi que ceux d’Ain Trick et d’El Hassi, situés respectivement à la périphérie est et sud de la commune de Sétif, restent fermés. Cette situation est due au fait que les commerçants exerçant dans l’informel refusent de s’installer dans les magasins et étals qui leur ont été attribués. Ces commerçants préfèrent continuer leurs activités informelles en exposant leurs marchandises dans les rues, à l’intérieur des cités et devant les mosquées, au grand dam des habitants. Un marché informel a récemment été improvisé près de la cité des 1.292 logements AADL (Agence de l’Amélioration et du Développement du Logement, NDLR), à la sortie est de la ville, en direction de Béni Fouda, au lieu-dit Ain Mouss. Les automobilistes utilisant cet axe important, ainsi que les habitants et les fidèles de la mosquée Amar Ben Yasser, se plaignent du danger posé par la présence des commerçants dans cette zone, ainsi que de l’insalubrité qui y règne en permanence, de jour comme de nuit. « La présence d’un marché ici (près de la mosquée en pleine rue, NDLR), où exercent une vingtaine de marchands, constitue un véritable danger pour la sécurité des clients et des commerçants. Ces derniers garent leurs véhicules en double file, ignorant les règles du code de la route. En fin de journée, les lieux se transforment en un véritable dépotoir, voire une décharge sauvage », déplore un résident. À quelques kilomètres, en empruntant la voie de contournement reliant les routes nationales 09 et 05, à la sortie est de la ville, précisément au lieu-dit El-Hassi, environ cinquante commerçants exercent illégalement. Le marché, réalisé depuis plusieurs années avec l’argent des contribuables et situé non loin des étals, reste toujours fermé, au grand désespoir des consommateurs qui doivent faire leurs emplettes au bord de la route nationale 05, reliant Sétif à El Eulma. À la cité Cheikh Laifa, également connue sous le nom de Fermatou, située à cinq kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya, sur la route nationale 09 reliant Sétif à Béjaïa, la situation est devenue incontrôlable. Les marchands de fruits et légumes pullulent le long de la route, rendant difficile le stationnement sur plus d’un kilomètre. Des étals de fortune ont été érigés à travers la ville, occupant même les ronds-points. « Ils sont là depuis des années. Nous ne comprenons pas pourquoi les responsables ne les obligent pas à occuper les marchés réalisés par la municipalité. Ces espaces sont dans un état de délabrement avancé parce qu’ils ne sont pas utilisés. Nous ne comprenons pas pourquoi ils ont été construits. En utilisant ces structures, qui disposent de toutes les commodités nécessaires, ils paieraient des impôts et auraient un statut de commerçant légal », explique un habitant de la cité El Hidhab. Devant les mosquées et dans divers endroits, on trouve de tout : fruits et légumes, vêtements, chaussures, accessoires de téléphonie, produits cosmétiques, ainsi que des produits alimentaires dont la date de péremption approche, tels que boissons gazeuses, gaufrettes et biscuits.

Faouzi Senoussaoui

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