Samedi 7 septembre 2024. L’Algérie a voté pour désigner celui qui sera mandaté à présider à sa destinée pendant les cinq prochaines années. Au-delà du verdict des urnes, qui n’a pas manqué par ailleurs de faire l’objet de spéculations et de lectures politiciennes, le scrutin s’est déroulé relativement dans le calme, ce qui est tout de même considéré comme un signe positif. Ceux qui n’ont pas voté ont assumé leur choix et ceux qui ont tenu à mettre un bulletin dans l’urne ont également assumé le leur ; en argumentant que le pays est visé et qu’il n’y a pas lieu de le fragiliser par une abstention « contre-productive », selon eux. À 13 heures, le nombre des votants a dépassé légèrement les trois millions, soit un taux de participation de 13,11 %. De nombreux observateurs ont considéré qu’il s’agit là d’une moyenne acceptable, dans la mesure où le taux de participation globale atteignait à peine les 60 % par le passé. Hier, la participation a été supérieure à celle enregistrée lors de la dernière élection présidentielle. Ce qui est vu comme une évolution positive, qui ne pourra être consolidée qu’à travers la mise en œuvre dans les plus brefs délais des engagements électoraux. C’est à ce prix que les Algériens renoueront avec la politique, en s’impliquant davantage dans le processus démocratique. Quoi qu’il en soit, les défis sont à venir et afin de les relever, il faudra que les institutions suivent la même démarche, c’est-à-dire en allant vers plus de transparence et de crédibilité. Pour revenir à l’évolution du taux de participation et lors de la troisième conférence de presse tenue pendant la journée, le président de l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE) a indiqué qu’il a atteint 26,46 % à 17 heures, en attendant la clôture, programmée à 20 heures. Plus de cinq millions d’électeurs ont ainsi voté et L’ANIE a rendu public un communiqué dans lequel elle a déclaré avoir autorisé tous les coordinateurs des délégations de wilayas à prolonger l’opération jusqu’à 20 heures, sur l’ensemble du territoire national. Toujours selon l’ANIE, cette décision a été prise après examen de la demande des délégués de wilayas. Il est à relever que les taux de participation dépassant les 70 % semblent bel et bien révolus. Cette réalité s’inscrit non seulement en conformité avec la tendance universelle, démontrée même dans les démocraties avancées, mais elle renforce la crédibilité des chiffres annoncés. Encore un bon point pour la démocratie en Algérie ! Le décompte des suffrages, retransmis en direct depuis de nombreux bureaux de vote, à partir d’une vingtaine de wilayas, a fait ressortir une large victoire du président sortant, Abdelmadjid Tebboune, qui semble parti pour décrocher un second mandat, bien avant la proclamation officielle des résultats. À 21 heures 30, l’ANIE ne s’est pas encore prononcée.
Mohamed Mebarki
Partager :