Parmi les messages de félicitations envoyés à Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de sa réélection pour un second mandat, celui du président français, Emmanuel Macron, revêt un caractère particulier. C’est la première fois que le chef de l’État français s’adresse directement et publiquement à son homologue algérien depuis le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, fin juillet, dans ce qui est le dernier signe de protestation contre le changement de la position française dans la question du Sahara occidental. Dans un message rendu public par le palais de l’Élysée, siège de la présidence de la République française, Macron dit avoir adressé ses « plus vives félicitations » à Abdelmadjid Tebboune, après sa réélection pour un second mandat à la magistrature suprême. Mais la lettre présidentielle ne se limite pas aux félicitations. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler que la France est « particulièrement attachée à la relation exceptionnelle » la liant à l’Algérie. Le président français entend également « poursuivre résolument » avec son homologue algérien le « travail ambitieux », lancé avec la déclaration d’Alger, pour « renouveler le partenariat qui unit les deux pays », a ajouté la présidence française. Cette lettre était attendue depuis plusieurs mois par les diplomates français, qui espéraient un geste devant dégeler les relations entre les deux pays. Car depuis que l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris, les deux États ne se sont quasiment pas parlé. Aucun échange n’a eu lieu entre diplomates non plus. Depuis son retour à Alger en août, l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, n’a été reçu par aucun responsable algérien. Ce qui n’a pas fait perdre espoir aux autorités françaises de reprendre langue avec leurs homologues algériennes. C’est en cela que cette lettre d’Emmanuel Macron peut « ouvrir une nouvelle page », de coopération. « Nous allons proposer une nouvelle page des relations algéro-françaises et nous voulons continuer l’élan entamé depuis plusieurs mois », a confié récemment une source diplomatique de l’Hexagone. Cela comprend tous les domaines, allant de la mémoire à l’économie, en passant par les échanges humains. Une nouvelle date pour la visite prévue de Abdelmadjid Tebboune en France va également être proposée, ajoute la même source. Cependant, il demeure que la question du Sahara occidental plombe la situation. Les deux parties devront s’entendre sur le principe de laisser le dossier entre les mains des Nations Unies, malgré la dernière sortie macronienne. Mais du côté algérien, rien n’indique pour l’instant que la situation s’est tassée. Alger est toujours en colère contre Paris, mais en diplomatie, rien n’est vraiment définitif.
Akli Ouali
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