Les prix de la volaille ont amorcé depuis quelques jours une tendance à la baisse. Et selon certains indices, cela devrait se poursuivre encore à la grande satisfaction des consommateurs, dont une grande partie a dû faire contre mauvaise fortune bon cœur en se privant d’une denrée, qui leur permettait de compenser les viandes rouges trop chères pour les modestes bourses. Cette évolution attendue avec la reprise de la production avicole, après la levée de quelques contraintes, coïncide avec l’approche de la célébration du Mawlid, un événement durant lequel les traditions culinaires algériennes imposent ce genre de nourriture. Mais gare tout de même à la réaction des barons de la spéculation toujours à l’affut ; et qui attendent ces occasions pour se manifester comme ils ont l’habitude de le faire. Pour éviter une telle alternative, il faudrait que le secteur avicole algérien retrouve son équilibre grâce à la mise en œuvre d’un certain nombre de mécanismes, qui vont permettre le développement durable d’une filière trop longtemps dépendante de l’importation tout en étant à la merci des cercles affairistes. Il est à rappeler que l’augmentation significative du coût des aliments a pesé sur les marges des producteurs, tandis que les fortes chaleurs estivales ont entraîné une hausse de la mortalité des volailles et une baisse de leur rendement. Face à ces difficultés, de nombreux éleveurs avaient été contraints de réduire leur production. La stabilité des prix à long terme dépendra de nombreux facteurs, notamment de la politique agricole du gouvernement, les prix des aliments pour bétail, notamment le maïs et le soja, ainsi que la régulation du marché par le maintien de l’importation de la volaille congelée. Il est clair cependant, qu’il reste encore des défis à relever pour assurer la pérennité de ce secteur. Mais cela n’est pas hors de portée tant que la volonté et la détermination existent. Même si la demande reste élevée, les fluctuations du prix de la volaille demeureront relativement maitrisables. Pour le moment, les consommateurs peuvent se réjouir de cette baisse des prix, qui devrait leur permettre de consommer de la volaille locale à un coût plus abordable ; mais, il y’a toujours un mais, il faudrait consolider la situation par des mesures économiques et pourquoi pas répressives le cas échéant afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Cette baisse des prix de la volaille pourrait ne pas durer si elle n’est pas suivie par une meilleure prise en charge des préoccupations des éleveurs.
M.M
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