Les averses orageuses qui ont marqué ces derniers jours dans la wilaya de Souk-Ahras ont suscité des avis divergents selon les catégories sociales. Pour les agriculteurs, et en particulier les céréaliers, ces précipitations sont perçues comme une bénédiction providentielle.
Ils commençaient à désespérer face à la sécheresse qui entravait le début de la campagne de labour, le sol étant trop dur pour être travaillé, et le risque de voir les semis ravagés par les bestioles augmentant. Les champs ont maintenant été suffisamment imbibés pour faciliter les travaux de labour, devenus impossibles en raison de l’aridité quasi-permanente durant toute la période estivale. « Nous pouvons enfin commencer la campagne de labour. La quantité de pluie tombée début septembre a réellement ravivé notre espoir de lancer les travaux agricoles pour la saison », a déclaré Khemissi, un fellah de la localité de Merahna, réputée pour sa production céréalière. Les producteurs maraîchers ne sont pas moins optimistes, estimant que cette manne hydrique providentielle de fin d’été a dissipé l’inquiétude qui s’était installée concernant les légumes de saison. Les champs, privés d’arrosage naturel depuis longtemps, compromettaient sérieusement le rendement. « Heureusement qu’il est tombé quelques pluies, sinon mes champs de pommes de terre n’auraient pas survécu à la sécheresse intense des dernières semaines, qui avait même causé le tarissement des sources les plus régulières », confie Salah, un maraîcher réputé de la localité de Sidi Harb.À l’inverse, certains paysans se disent durement affectés par les eaux déferlantes, qui ont non seulement détruit leurs cultures emportées par le violent courant, mais ont aussi endommagé leurs maisons. Les arboriculteurs déplorent, quant à eux, les dégâts causés aux fruits arrivés à maturité, comme les pêches, les figues et les raisins, par les violentes bourrasques qui ont accompagné le récent épisode de mauvais temps. Les citadins, enfin, regrettent que les services de voirie ne nettoient pas correctement les avaloirs et les caniveaux, ce qui les expose constamment au risque d’inondation.
Hamid Fraga
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