Lancés au mois d’août 2023 par les pouvoirs publics, les travaux visant l’éradication du dernier grand bidonville de la ville de Biskra, situé à El Alia nord (Tabbeg El Kelb ou Tobaggo), vont bon train, relève-t-on. Selon les directions du Logement, de l’Urbanisme et des Equipements publics, le chantier enregistre presque 50 % de taux d’avancement.
D’abord, il a fallu déloger les dizaines de familles occupant les lieux depuis des années et détruire les taudis et les baraques au moyen de pelleteuses et de bulldozers pour dégager une immense parcelle foncière pouvant contenir 1.016 lots de terrain constructibles. Puis, des routes et des voies d’accès rectilignes et régulières ont été tracées, sans omettre d’épargner des assiettes foncières et des poches urbaines pour accueillir des espaces verts et de futures infrastructures scolaires, sportives, sécuritaires ou communales. Il est également question d’y réaliser un réseau d’Alimentation en Eau Potable (AEP) avec des canalisations d’assainissement dignes de ce nom. Les initiateurs du projet projettent de permettre à ce quartier de se muer en une cité d’habitations aux normes admises, avec de l’éclairage public, une connexion à Internet, des parkings et des maisons à l’architecture adaptée au climat et aux mœurs locales. C’est dire l’immense tâche qui attend tous les intervenants pour éradiquer définitivement ce bidonville, conglomérat informe constitué par la force des choses d’un fatras d’abris de fortune, de cabanes et de logements précaires. Ce bidonville, il est vrai, était une véritable verrue urbanistique, où croissaient tous les fléaux sociaux imaginables. Cette opération sera-t-elle couronnée par le succès dans les temps impartis ? Évidemment, du côté de l’Assemblée Populaire Communale (APC) qui en est le maître d’œuvre, on rétorque que le rythme des travaux de viabilisation de cette parcelle est tout à fait satisfaisant eu égard aux nombreuses contraintes administratives et techniques rencontrées sur le terrain. Les bénéficiaires, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Au cours d’une rencontre avec la presse locale de Biskra, ils ont dénoncé les retards pris dans la réalisation de ce projet. Ils soulignent qu’à ce rythme « inexplicablement lent malgré les promesses du président d’APC et de la vigilance du wali », estiment-ils, les délais légaux seront largement dépassés et qu’ils devront encore attendre pour entamer la construction de leurs maisons. Ils réclament aussi une majoration conséquente de la subvention offerte aux auto-constructeurs par l’État « car avec un million de dinars, il est impossible aujourd’hui de prétendre ériger une maison familiale qui soit habitable », rapportent-ils.
Hafedh Moussaoui
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