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 Baccalauréat professionnel : Un projet à remettre sur rails

Le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels se prépare activement pour la prochaine rentrée, prévue le 8 octobre prochain. À cet effet, le ministère de tutelle a pris toutes les dispositions pour assurer 381.398 nouvelles places pédagogiques, dont 98.501 en apprentissage, 81.818 en formation présentielle, et 3.180 en formation à distance. Dans une déclaration à la presse, le directeur général de l’Institut National de la Formation et de l’Enseignement Professionnels (INFEP) d’El Biar a affirmé que toutes les mesures nécessaires « ont été prises », indiquant que les nouvelles places pédagogiques englobent la formation au profit des personnes aux besoins spécifiques et des femmes au foyer, la formation en milieu rural, ainsi que la formation destinée aux bénéficiaires de l’allocation chômage. Le même responsable a indiqué que le ministère a mis en place les moyens nécessaires dans les établissements de formation, en plus des spécialités disponibles dans le programme pédagogique de la formation professionnelle, dont 440 spécialités dans les formations diplômantes et 146 autres pour les formations qualifiantes de courte durée. Il a ajouté que de nouvelles spécialités sont introduites par le secteur dans plusieurs wilayas, à l’instar de l’intensification des semences de blé et de tournesol, outre la culture du safran (en mode de formation qualifiante de courte durée), la maintenance des chemins de fer et le dessalement de l’eau de mer. Il est à rappeler que le secteur de la formation professionnelle compte 1.225 établissements de formation au niveau national, par le biais desquels il met en avant les offres de formation dans les « branches professionnelles prioritaires », notamment l’agriculture, l’agroalimentaire, la numérisation, le Bâtiment et les Travaux Publics (BTP), l’électricité, la restauration, l’hôtellerie, l’artisanat, les ressources hydriques et l’environnement, ainsi que les énergies renouvelables. Des filières techniques, qui nécessitent une revalorisation par un diplôme attractif, tel que le baccalauréat professionnel, à titre d’exemple. Il y a environ quatre ans, alors qu’elle occupait le poste de ministre du secteur, Houyam Benfreha avait indiqué que « les conditions pédagogiques et objectives pour un tel projet ne sont pas pour l’heure réunies ». Qu’a-t-on fait depuis l’an 2.000, date de la mise sur pied d’une commission ministérielle ayant élaboré deux projets de décret portant création de deux diplômes, le DPEP et le Bac pro, adoptés et signés en août 2003 par Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement ? Après signature, le ministère de la Formation professionnelle a pris l’initiative de les retirer, sous le prétexte inexplicable de les réactualiser. Depuis, rien ne s’est passé. Pourquoi le baccalauréat professionnel est-il demeuré à l’état de projet ? Pourtant, des séminaires et des études ont été consacrés à ce dossier et des stages de formation au profit des encadreurs avaient été organisés. Le tout dans l’esprit de refonder le système de formation professionnelle. Treize instituts de formation professionnelle à travers le pays, spécialisés en industrie graphique, froid et climatisation, maintenance industrielle et fabrication mécanique, ont commencé à s’adapter à la perspective d’un baccalauréat professionnel, se préparant à se détacher de l’enseignement traditionnel. De l’argent a été investi pour « révolutionner » une formation maintenue en otage par une perception archaïque toujours dominante. Que de temps et d’efforts perdus, alors qu’il aurait suffi de s’inspirer des expériences réussies dans le monde. Dans une étude consacrée à la question, intitulée « chronique d’un mort-né », le CRASC résumait la situation : « Le Bac pro, s’il n’eut été mort-né, aurait très certainement constitué une force ascensionnelle hissant davantage le système vers un meilleur niveau de qualité, prévu dans le cadre de la réforme du système éducatif. »

Mohamed Mebarki

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