Dans une vingtaine de jours, la guerre d’extermination engagée par l’entité sioniste contre la population de Ghaza bouclera sa première année. Douze mois de tueries, de déplacements forcés et de toutes sortes de calamités, imposés à des familles, des femmes et des enfants sans défense, vulnérables à l’extrême et exposés à mille et une privations, sans que la proportion prise par le désastre palestinien dérange la routine des puissants d’un monde « lobotomisé » et qui court à sa perte. Le nouveau bilan, rendu public hier samedi par le ministère de la Santé palestinien établi dans l’enclave meurtrie, fait état de 41.182 morts et près de 100.000 blessés. Au moins 64 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a-t-on indiqué dans le même communiqué. Hier encore, l’armée d’occupation israélienne a appelé les familles palestiniennes du nord de Ghaza à évacuer les lieux. Tous ceux qui se trouvent dans les quartiers d’Al Manshiya, Cheikh Zayed et le projet Beit Lahia, ont ainsi été sommés d’évacuer leurs habitations et abris. Au cours des derniers mois, l’armée d’occupation sioniste a émis des ordres d’évacuation forcée pour de vastes zones de l’enclave palestinienne occupée. Des milliers de Palestiniens ont été obligés de fuir à pied, portant sur leur dos de petits sacs et quelques bagages de base, comme des couvertures, de la literie et un peu de nourriture. Une image terrible et insoutenable ; une détresse inimaginable et une situation humanitaire des plus terrifiantes, que les décideurs d’une grande partie de la planète, notamment ceux qui sont à la tête des puissances occidentales, continuent de reléguer à la dernière place de leurs préoccupations les plus banales. C’est à se demander si le génocide de Ghaza a existé, tellement les voix courageuses se font rares à travers le monde. À quoi ont servi les réunions de l’ONU et de son Conseil de sécurité, devenu une annexe de la Maison Blanche et du Pentagone ? À quoi sert la Cour Internationale de Justice, dont les ordonnances sont juridiquement contraignantes, mais qui n’a aucun moyen de les faire respecter ? Comment expliquer ce silence permanent entourant l’holocauste dont sont victimes les Palestiniens ? Ghaza est-elle une rumeur ? « Non, c’est malheureusement une réalité quotidienne. À Ghaza, les corps sont en morceaux, les cœurs sont en morceaux, les âmes sont en morceaux, les têtes sont en morceaux », a déploré jeudi passé Dominique De Villepin, ancien Premier ministre français. « C’est le silence, une chape de plomb, les médias n’en parlent pas… Je dois me tourner vers Google pour trouver des informations qui me donnent le nombre de morts à Ghaza. C’est un véritable scandale en termes de démocratie », a-t-il dénoncé. « Et tout cela au nom de quoi ? De la guerre. C’est la guerre, c’est comme ça. Mais ce n’est pas une guerre comme les autres. Ce sont des populations civiles qui meurent. Nous sommes en Absurdie et la France s’efface », a-t-il constaté.
Mohamed Mebarki
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