L’élevage bovin, plus particulièrement celui des vaches laitières, qui se concentrait il y a quelques années de cela au bassin laitier d’El Madher, dans les environs immédiats de la ville de Batna, a connu une extension notable, avec l’émergence de nouveaux bassins respectivement à Sériana, Merouana, Barika et Oued Taga. Ce qui indique que les agriculteurs, plus spécifiquement les éleveurs, accordent de plus en plus d’intérêt à la filière lait, qui leur assure une ressource de revenus appréciables. À l’instar de la petite localité d’Ouled Ammar, au sud-ouest de la wilaya, où des dizaines de fellahs commencent à se spécialiser dans l’élevage bovin et à verser vers la production du lait cru. Suite à ce développement, les services agricoles de Batna prévoient une augmentation de la collecte de lait atteignant un volume de dix millions de litres. Grâce au Fonds National de Régulation de la Production Agricole (FNRPA), la capitale des Aurès est parvenue à améliorer considérablement ses capacités, à travers l’augmentation de son cheptel bovin, avec en relief l’insémination artificielle et une préférence pour la race de vaches pie noire « Holstein », qui s’acclimate le mieux à notre environnement où l’hiver est très rude et l’été très chaud. Des actions qui font suite à la stratégie nationale d’autosuffisance alimentaire et de réduction de la facture de l’importation de lait, avec le déploiement d’efforts pour l’amélioration de la production locale et la collecte de lait. Pour rappel, l’Algérie est l’un des plus gros importateurs de lait à l’échelle mondiale, achetant chaque année de grandes quantités de poudre de lait, autrement appelée Extrait Sec Dégraissé (EDS), utilisé par les laiteries pour fabriquer du lait cru en sachet. Avec ses 38.000 vaches laitières, Batna produit en moyenne 120 millions de litres de lait par an, dont une partie est collectée par la laiterie des Aurès. Cette dernière dispose aujourd’hui de 24 centres privés de collecte et de 4.000 éleveurs intégrés au programme national de collecte. La prime d’incitation à la collecte et à la production locale de lait accordée par l’Office National Interprofessionnel de Lait et des produits laitiers (ONIL) est aujourd’hui de douze dinars par litre pour les éleveurs, cinq dinars pour les collecteurs et quatre dinars pour les unités laitières.
N. Bakha
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