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 La Cour constitutionnelle corrige l’ANIE : Tebboune réélu avec 84,30% des voix

Une semaine après l’annonce des résultats « provisoires » par l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE), remis en cause par les directeurs de campagne des trois candidats, la Cour constitutionnelle a rendu, hier samedi, son arbitrage, déclarant Abdelmadjid Tebboune vainqueur définitif de l’élection présidentielle du 7 septembre. Selon les chiffres réajustés par la Cour constitutionnelle, après examen des procès-verbaux des wilayas et des recours déposés par les deux candidats malheureux à l’élection, le nombre de votants s’avère beaucoup plus important que ce qu’avait révélé l’ANIE. En effet, le nombre de citoyens ayant voté est de 9.461.468, soit un peu moins du double des 5.630.000 voix communiquées initialement par l’ANIE. Le candidat indépendant Tebboune a obtenu 7.730.828 voix, soit la majorité absolue, et plus de deux millions de voix supplémentaires par rapport aux chiffres de l’ANIE. Cependant, en termes de pourcentage, il « descend » à 84,30 %, soit dix points de moins que les 94,65 % annoncés par l’ANIE. Un chiffre qui paraît plus vraisemblable, éloignant ainsi les critiques sur un score excessivement élevé, source de vives réactions dans la presse internationale. Le réajustement des résultats par la Cour constitutionnelle a également bénéficié aux deux challengers, dont les scores communiqués par l’ANIE étaient largement inférieurs. Abdelaali Hassani-Chérif, président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), a ainsi obtenu 946.420 voix, soit 9,56 %, contre 3,17 % d’après les résultats initiaux de l’ANIE, correspondant à 580.469 voix. De son côté, Youcef Aouchiche, premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes (FFS), il a obtenu 580.495 voix, soit 6,14 % des suffrages exprimés. À la lumière de ces nouveaux chiffres, les deux candidats de l’opposition, dont les recours ont été jugés « fondés sur le fond et la forme » par Omar Belhadj, président de la Cour constitutionnelle, auront droit au remboursement de leurs frais de campagne, puisqu’ils ont tous deux dépassé le seuil fixé par la loi, qui est de 5 %. Autre fait notable : le taux de participation global, évalué à 46,10 %, est jugé honorable et nettement supérieur à celui de 2019, qui n’était que de 39,88 %, dans un contexte de grande turbulence politique. Pour rappel, lors de sa dernière conférence de presse, à l’issue de la soirée électorale, Mohamed Charfi, président de l’ANIE, s’était abstenu de donner le taux de participation national, faute de chiffres précis. Il avait préféré annoncer un autre chiffre : 48,03 %, correspondant à la « moyenne de participation nationale », une « ineptie » selon les experts. Le verdict de la Cour constitutionnelle, qui a joué son rôle d’arbitre neutre, redonne ainsi une certaine crédibilité au processus électoral, avec des résultats plus réalistes. En revanche, il discrédite l’ANIE, dont les chiffres se sont révélés erronés. L’instance se trouve ainsi affaiblie, bien que son mandat s’étende jusqu’en septembre 2026. Avec ces résultats définitifs et officiels, le président Tebboune voit son chemin balisé pour continuer la mise en œuvre de ses engagements électoraux. C’est en quelque sorte le point final de cette élection présidentielle anticipée, qui a pour rappel été annoncée le 21 mars passé. En attendant bien sûr la cérémonie d’investiture, dont la date sera fixée par la présidence de la République.

H. Khellifi

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