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Pôle Urbain de Tinar à Sétif : D’incivisme et d’insécurité !

La quiétude n’est pas le maître-mot au pôle urbain du 5 Juillet 1962 de Tinar, implanté dans le périmètre de la commune d’Ouled Saber, à dix kilomètres de la capitale des Hauts Plateaux. Inscrit au programme de l’Agence d’Amélioration et de Développement du Logement (AADL), ce pôle compte plus de 6.700 logements et fait face à un sérieux problème d’insécurité. L’incivisme de certains habitants et commerçants, peu soucieux de l’environnement et du bien-être des riverains, aggrave encore plus la détresse des résidents.

Devenue intenable, la situation inquiète les habitants, dont plusieurs se sont rapprochés de L’Est Républicain pour témoigner. Ils dénoncent la dégradation continue du cadre de vie, avec notamment la détérioration des espaces verts, due au manque d’entretien, un manque flagrant d’hygiène, ainsi que des perturbations de l’éclairage public. Cependant, ce qui préoccupe le plus ces citoyens, c’est l’insécurité, surtout de nuit. De nombreux coins du pôle sont envahis par des délinquants, des dealers et des consommateurs de drogues, agissant sous les yeux de tous et en toute impunité. «En raison de cette situation, nous vivons dans la peur», déplorent-ils, soulignant que cela a déjà entraîné plusieurs incidents regrettables. Les résidents lancent ainsi un appel urgent au wali de Sétif et aux services compétents, pour rétablir l’ordre et renforcer la sécurité dans cette zone résidentielle. Ils avertissent que le quartier est en train de devenir un repaire de délinquants menaçant la sécurité des personnes et de leurs biens. «La situation est insoutenable. La nuit, nous craignons pour notre sécurité et nos biens. L’absence d’un arrondissement urbain a laissé le champ libre aux bandes de voleurs et aux trafiquants de psychotropes. Ces délinquants, organisés avec des guetteurs, s’attaquent aux voitures des riverains. Tout est bon à prendre : postes radios, batteries… Et quand ils ne trouvent rien, ils endommagent les véhicules. Ce moyen de transport est essentiel pour beaucoup d’entre nous, notamment pour ceux dont c’est l’outil de travail. Nous prions les autorités pour prendre en considération nos doléances, car on ne sent plus en sécurité, même à l’intérieur de nos habitations», racontent certains résidents, épuisés. Par ailleurs, les riverains demandent la création d’un parking gardé, une mesure qui pourrait non seulement sécuriser leurs biens, mais aussi générer des emplois pour les jeunes du quartier. «L’insécurité ne doit pas devenir une fatalité à Tinar», martèlent-ils, inquiets de voir le fléau du trafic de drogues prendre une ampleur inquiétante, avec des bandes qui s’installent dans leurs véhicules ou dans des coins reculés pour consommer et vendre leurs substances. «Nous avons peur pour nos enfants, surtout avec la rentrée scolaire qui approche. Nous ne voulons pas qu’ils soient contaminés par ce fléau. Se transformant en phénomène, la vente et la consommation des psychotropes nous empoisonnent la vie», soulignent-ils avec angoisse. Les habitants réclament en urgence l’installation d’un poste de police de proximité, un équipement nécessaire dans une zone où vivent plus de 35.000 personnes, déjà privées d’autres infrastructures publiques essentielles. En attendant, ils appellent à une multiplication des rondes par les brigades de répression du banditisme, surtout la nuit, persuadés qu’une présence policière dissuadera les criminels et rassurera les habitants. «Une présence accrue de jour comme de nuit de la police et de la Gendarmerie donnera à réfléchir à ces bandes se croyant en terrain conquis. On l’avoue, ces petits voyous agissant le plus souvent en bande font peur. Ils écument à longueur de journée le rez-de-chaussée des immeubles où rien ne leur échappe. Fonctionnant en mode vigile, ils connaissent l’emploi du temps de tous les occupants du bâtiment. À l’approche de la rentrée scolaire, le stress augmente. Nous avons peur pour nos enfants qui ne sont pas à l’abri d’une mauvaise fréquentation», précisent-ils. Mais ce n’est pas tout : l’insalubrité s’installe également à Tinar, où de nombreux endroits ont été transformés en dépotoirs et déchetteries à ciel ouvert. «L’incivisme des habitants et des commerçants empire la situation. Les déchets s’amoncellent, les papiers, cartons et bouteilles jonchent les rues, transformant l’artère principale et les alentours de plusieurs commerces en décharges. Cet état de fait n’offusque personne. En premier lieu, les gérants des boutiques faisant comme si de rien n’était. Un coup de balai ne coûte rien. Les espaces verts sont abandonnés à un triste sort. Le désherbage des alentours des immeubles est occulté. La nonchalance des uns et l’oubli des autres portent un grave préjudice à notre cadre de vie», fulminent des résidents attendant impatiemment une réaction des autorités locales, devant inaugurer ces jours-ci de nouveaux établissements scolaires, dont un Collège de l’Enseignement Moyen (CEM) qui impactera la scolarité d’une frange des enfants du pôle urbain. En attendant l’amélioration de la couverture sécuritaire, essentielle pour leur bien-être, les résidents de Tinar croisent les doigts.

Kamel Beniaiche

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