La direction du Commerce et de la Promotion des Exportations (DCPE) de la wilaya de Souk Ahras mène, depuis le lundi 9 septembre, une campagne de sensibilisation auprès des commerçants, afin d’expliquer l’importance et l’efficacité de l’utilisation des Terminaux de Paiement Électronique (TPE). Ainsi, les agents de la DCPE se rapprochent des gérants de supérettes, boucheries, magasins d’alimentation générale et autres commerçants ayant pignon sur rue dans la ville chef-lieu, pour leur rappeler que ce mode de paiement entrera en vigueur à compter du 31 décembre prochain, et qu’ils sont tenus de s’y conformer, au risque de s’exposer « inutilement » à des sanctions financières.
Mais les contrôleurs chargés de ce travail de proximité ont surtout insisté sur les avantages offerts par le TPE, autant pour les commerçants que pour les clients. À titre d’exemple, il est révélé que chaque transaction financière électronique évite aux clients le paiement des 1 % de droits de timbre, calculé sur la valeur totale de la facture, et qu’au final elle permettra une meilleure traçabilité et régulation des recettes, notamment en matière de fiscalité. Un argumentaire qui ne semble cependant pas convaincre certains clients, de passage sur les lieux au moment de la visite des fonctionnaires de la direction du Commerce. En effet, certains d’entre eux expriment des doutes sur la mise à disposition des TPE au consommateur. « Il est vrai que la loi de finances 2024 oblige tout commerçant ou agent économique de mettre à disposition cet outil, mais ce n’est pas encore le cas partout. Et il y en a très peu qui sont activés, quand ils sont disponibles », affirme un client, enseignant à la retraite de son état. Un avis partagé par un cadre de l’administration, qui affirme qu’il faudra forger une nouvelle mentalité aux parties concernées, à savoir les consommateurs et les commerçants, afin de les amener à adopter ce mode de paiement, qui constitue certainement un levier important du développement économique du pays, ne serait-ce que pour la transparence qu’il offre. « Les gens sont trop habitués à manipuler le cash, alors que le mode de paiement électronique est le seul moyen de faire rentrer l’argent qui circule dans le secteur de l’informel dans les banques algériennes. C’est là une des raisons pour lesquelles les spéculateurs de tous bords s’opposent à la généralisation du terminal de paiement électronique souhaitée par le gouvernement. Ces nageurs en eaux troubles feront tout pour pérenniser l’utilisation de la “Chkara” pour couvrir leur business douteux », s’offusque notre interlocuteur, souhaitant toutefois que les pouvoirs publics aillent au bout de ce projet et qu’ils pèsent de tout leur poids pour sa concrétisation.
Ahmed Allia
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