Le ministère de l’Éducation a de nouveau communiqué, hier dimanche, pour rappeler que la rentrée scolaire 2024 – 2.025 aura bien lieu le dimanche 22 septembre prochain, dans l’ensemble du territoire national. « Après la reprise des fonctionnaires le mercredi 28 août, puis celle des équipes pédagogiques, le 10 septembre, le ministère de l’Éducation informe que la rentrée scolaire (pour les élèves, NDLR), aura lieu le dimanche 22 septembre », indiquait hier un communiqué émis par le département d’Abdelhakim Belaabed. Loin d’être un rappel fortuit, ce communiqué se veut, sans le dire explicitement, être un démenti aux rumeurs colportées ces derniers jours sur les réseaux sociaux, laissant entendre que le retour des élèves a été reporté au début du mois d’octobre. Voilà qui tait donc la rumeur, s’agissant de la date d’une rentrée scolaire qui intervient dans un climat de sérénité, loin des menaces habituelles de grève des syndicats, mais tout de même avec sa cohorte habituelle de problèmes. À leur tête : les fournitures scolaires, à des prix qui relèvent de l’absurde, tant ils sont inaccessibles pour des parents qui peinent à joindre les deux bouts en période ordinaire. Le commerce des fournitures scolaires rapporte tellement gros que (nous avons pu le constater) beaucoup de commerçants n’hésitent carrément pas à changer d’activité durant cette période de l’année, se « spécialisant » dans la vente de cahiers, stylos et autres fournitures, dont les prix échappent à tout contrôle. Certains jeunes s’improvisent également libraires ambulants, exposant leurs marchandises à même les trottoirs qui jouxtent généralement les établissements scolaires. Finalement, les foires organisées dans les 58 wilayas à l’initiative des pouvoirs publics « afin de faciliter l’acquisition des fournitures scolaires à des prix compétitifs, pour alléger les charges financières des parents » n’ont pas pu enrayer la fièvre des prix déraisonnables. Par ailleurs, il est à noter que la rentrée des classes version 2024-2025 verra aussi l’amplification du recours à la numérisation, à la faveur de la décision ministérielle d’équiper environ 1.700 écoles primaires en tablettes électroniques, ce qui portera à 5.000 le nombre d’établissements qui se mettront au diapason de l’enseignement en ayant recours aux technologies numériques. De plus, pour la deuxième année consécutive, les livres numériques seront distribués gratuitement, facilitant l’accès aux ressources éducatives dans près de 7.000 établissements scolaires ayant déjà téléchargé les manuels. L’allègement du poids du cartable, serpent de mer qui surgit inévitablement à chaque rentrée, demeure au centre des préoccupations du ministère, qui a encore pris des mesures, en réponse aux vœux des parents et aux recommandations des médecins scolaires. Sur le plan strictement pédagogique, il y a lieu de relever que l’enseignement de l’anglais, instauré depuis trois ans, à raison d’une heure et demie par semaine, concernera les élèves de cinquième année. Reste à faire une évaluation pédagogique objective et scientifique de cette expérience, lancée au pied levé dans le but de diversifier l’offre des langues étrangères du système éducatif national. Concernant le cycle moyen, une réforme du Brevet d’Enseignement Moyen (BEM) devrait être mise en œuvre. Elle introduira des évaluations des acquis dès le premier cycle du primaire, avec création d’un cahier des acquis, qui devrait permettre de suivre les progrès des élèves de manière détaillée. Une mesure qui vise à améliorer la qualité des évaluations et à mieux accompagner les élèves tout au long de leur parcours scolaire. Autant de mesures pour assurer une année scolaire « normale », sauf si les syndicats en attente de la finalisation de leur statut particulier en décident autrement. Dans son discours de campagne au sud du pays, le Président Tebboune s’est engagé publiquement à sortir des tiroirs de l’administration ce texte, et d’y associer les syndicats, pour une entrée en vigueur dès cette année.
H. Khellifi
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