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Dilapidation des fonds des entreprises saisies : Le parquet requiert des peines de 8 à 10 ans

Le pôle financier près la Cour d’Alger poursuit sa série de procès impliquant des administrateurs placés à la tête d’entreprises saisies par décision de justice, dans le cadre de la lutte contre la corruption. Cette semaine, c’est au tour de S. Z., administrateur principal du Groupe Ali Hamel – ancien député actuellement visé par un mandat d’arrêt international – d’être déféré, avec 17 autres accusés, devant la troisième chambre du pôle financier de la Cour d’Alger. À l’issue de la lecture de l’acte d’accusation listant les délits commis à l’encontre des entreprises de cet ancien groupe privé, le procureur de la République a requis des peines de dix ans de prison ferme contre trois administrateurs, ainsi que huit ans et une amende d’un million de dinars contre S. Z. D’autres peines, allant de deux à six ans, ont été réclamées contre 17 autres personnes impliquées dans cette affaire, dont certaines sont en fuite. Tous sont poursuivis pour «Mauvais usage de la fonction», «Dilapidation des deniers publics et privés» et «Dilapidation de fonds saisis par la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption». Les faits, tels que rapportés par Echourouk, prennent racine dans des lettres adressées à la Gendarmerie nationale par les employés du groupe, dénonçant l’administrateur et ses collaborateurs pour «mauvaise gestion du patrimoine du groupe» et «transfert suspect de fonds à l’étranger, sur le compte de l’ex-propriétaire en fuite». Ces lettres, envoyées par des salariés inquiets pour leur avenir professionnel face à la gestion chaotique des entreprises de l’homme d’affaires natif d’Adrar, ont conduit la Gendarmerie nationale à mener des investigations. Ces dernières ont rapidement révélé la fraude, après audition de l’administration, des employés et de l’entourage de l’homme d’affaires en fuite, qui gérait à distance son groupe via l’administrateur désigné par la justice. Selon l’arrêt de renvoi cité par nos confrères d’Echourouk, l’homme d’affaires et ex-député Ali Hamel, bénéficiant de solides relations dans l’administration, avait profité, à l’époque de la «Issaba», de nombreuses facilités administratives et bancaires pour lancer ses affaires, avec pas moins de 62 projets, dont la plupart étaient fictifs. Parmi ceux-ci figurent un complexe avicole à Adrar, une station multiservices à Timimoun, une plateforme logistique à Bordj Badji Mokhtar (taux de réalisation de 15 %), une base de vie, dont les travaux ont débuté en 2017, ainsi qu’une plage artificielle à Adrar. Le verdict dans cette affaire est attendu pour la fin de la semaine.

H. Khellifi

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