«Au cours de ce second mandat, nous engagerons des discussions soutenues et des consultations avec l’ensemble des forces vives du pays, qu’elles soient politiques, économiques ou juvéniles». Dans son court discours à la Nation à l’occasion de son investiture pour un second mandat présidentiel de cinq ans, Abdelmadjid Tebboune a ouvert un nouveau chantier jamais lancé jusque-là : le lancement d’un dialogue national inclusif. A l’occasion de son investiture pour un second mandat présidentiel, Abdelmadjid Tebboune était attendu par la classe politique sur le sujet de l’ouverture d’un large dialogue avec la classe politique. Il s’agit là d’un sujet qui fait partie des priorités demandées par l’ensemble des partis politiques, notamment ceux de l’opposition. Des formations politiques comme le RCD et le PT ou encore Jil Jadid ont évoqué dans leurs communiqués de la semaine dernière la nécessité d’aller vers un dialogue inclusif avec l’ensemble des acteurs politiques pour faire sortir le pays de la situation actuelle, faite notamment de risques aux frontières. C’est à ces appels que le chef de l’Etat semble avoir répondu. Sortant de son texte écrit, Abdelmadjid Tebboune a en effet annoncé l’ouverture d’un dialogue inclusif avec les forces politiques et juvéniles sans en donner les détails. Il n’a pas non plus expliqué de quelles forces il s’agit. Mais ce nouveau discours est sans doute une réaction à des appels lancés par l’ensemble de la classe politique depuis de nombreuses années. Cet appel du chef de l’Etat a trouvé écho chez certains acteurs politiques. Dans un communiqué de son Bureau politique, le Parti des Travailleurs s’est dit ouvert au dialogue. Mais, “la réussite d’un tel débat exige la levée de toutes les contraintes qui entravent l’exercice de la liberté d’expression politique, de presse … et donc l’ouverture politique et médiatique effective, l’arrêt de toute criminalisation de l’exercice des libertés démocratiques. En attendant que les contours de ce dialogue se dessinent pour mettre fin à la crise profonde que vit la Nation, le RCD estime, par la voix de son chargé de Communication, Rachid Hassani, « qu’il est urgent d’aller vers des mesures d’ouverture et d’apaisement avec la libération des champs politique et médiatiques». Pour donner le la, le chef de l’Etat a d’ailleurs reçu, hier au Palais des Nations à Club des Pins, ses deux adversaires lors de la dernière élection présidentielle. Il s’agit de Youcef Aouchiche et Abdelali Hassani-Chérif. Les deux hommes ont ainsi accepté leur défaite lors de ce scrutin et ont assisté à la cérémonie d’investiture. Pour comprendre les contours de ce large dialogue il faut attendre les prochains jours, le temps que les autorités montrent leurs intentions. C’est à la lumière de cela que les partis politiques, notamment ceux issus de l’opposition radicale, vont se déterminer. Le succès d’une telle initiative dépend également de cela. Mais ce qui est certain ; c’est que personne ne s’oppose désormais à un dialogue inclusif. C’est cela l’essentiel.
Akli Ouali
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