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Il a prêté serment hier : Le discours programme de Tebboune

Le palais des congrès du club des pins, dans la cité balnéaire de Sidi Fredj, à l’ouest d’Alger, a accueilli hier mardi un événement majeur, marquant une étape importante dans la construction de la démocratie en Algérie. Il s’agit de la cérémonie protocolaire de prestation de serment du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour son second mandat, suite à sa réélection le 7 septembre, au terme d’une longue séquence électorale débutée le 21 mars, date de l’annonce de la présidentielle anticipée, et clôturée hier. Devant les cadres de la Nation et les représentants des institutions, dont trois anciens présidents de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), à savoir Abdelaziz Belkhadem, Abdelaziz Ziari et Larbi Ould Khelifa, le Président Tebboune a répété après un magistrat, comme le veut l’usage, le serment inscrit dans la Constitution. Il est ensuite monté au pupitre, pour prononcer son discours d’investiture, marqué par une grande sobriété. Ses premiers mots ont été pour « le peuple souverain », qu’il a remercié pour sa participation à cette « nouvelle réalisation », le vote du 7 septembre, qui est un nouveau jalon dans « la construction de l’Algérie ». Présents à la cérémonie, les deux challengers, Youcef Aouchiche et Abdelaâli Hassani Chérif, ont été salués pour leur comportement exemplaire, durant une « compétition saine et loyale », chaque candidat a défendu son programme dans le respect et la responsabilité. Le chef de l’État a également noté que la campagne s’était déroulée « dans la sérénité et la tranquillité », avant de souligner « le poids de la charge du second mandat », tout en reconnaissant la « situation sensible et difficile », tant sur le plan interne qu’externe. Première annonce forte : il a exprimé son intention de consacrer sa première initiative à l’ouverture d’une large consultation, dans le cadre d’un « dialogue avec les acteurs politiques, économiques, et la société civile, pour définir ensemble la voie à emprunter pour consolider la construction de la démocratie, la vraie, pas celle des slogans ». Cette annonce, à saluer, semble répondre aux critiques émises après la proclamation des résultats, notamment sur le taux de participation jugé « bas » par certains observateurs politiques, qui y ont vu un signe de « divorce », entre le peuple et le système. Le président Tebboune a également évoqué les acquis de son premier mandat, perturbé par la crise de la Covid-19, affirmant que « les résultats sont palpables et toute personne objective ne peut les nier ». Il a ensuite mentionné des réalisations telles que l’augmentation des salaires et des pensions, l’allocation chômage pour les jeunes, la distribution de logements, ainsi que le lancement de grands chantiers structurants, comme le projet de Gara Djebilet, la mine de zinc et de plomb de Tala Hamza de Béjaïa, et la grande usine de phosphate à Tébessa. La lutte contre la corruption et la récupération des biens volés par les oligarques, y compris leurs usines, font partie des succès que le président Tebboune promet d’amplifier lors de son second mandat. Objectifs fixés : l’autosuffisance en blé et orge, l’extension des surfaces agricoles, la création de 450.000 emplois pour les jeunes, le lancement de l’AADL 3, l’augmentation du nombre du nombre de startups à 20.000, d’ici la fin du mandat, et le développement des investissements, nationaux et étrangers, « grâce au climat de stabilité », avec pour ambition d’atteindre un taux de croissance annuel de 4 %. En somme, de grands défis attendent ce second mandat, qui nécessite un climat politique et social apaisé pour poursuivre l’œuvre de redressement de l’Algérie.

H. Khellifi

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