Le président Abdelmadjid Tebboune s’engage officiellement à organiser un « dialogue national ouvert » pour instaurer une véritable démocratie dans le pays. Lors de son discours prononcé hier mardi, à l’occasion de sa prestation de serment, le chef de l’État a évoqué deux étapes : la première concerne l’intensification des consultations avec les forces vives de la nation, qui déboucheront sur la seconde étape, celle du dialogue. C’est en tout cas le premier message envoyé au début de son second mandat, tout en soulignant une conjoncture interne et externe difficile. « Nous allons intensifier les contacts avec toutes les forces vives de la Nation en vue d’organiser un dialogue national ouvert, qui nous permettra de tracer ensemble le chemin qu’empruntera notre pays pour consacrer une véritable démocratie. Non pas celle des slogans, mais celle qui accorde la souveraineté à ceux qui la méritent », a-t-il déclaré, sans pour autant préciser une date pour le début de ces consultations et de ce dialogue national, affirmant seulement que « cela se fera durant ce second mandat ». Le chef de l’État a ainsi choisi de répondre politiquement à la situation engendrée par la dernière présidentielle, marquée par une polémique sur les résultats et un fort taux d’abstention. Il semble avoir pris conscience du danger que représente cette situation pour le pays. En plus de cet engagement politique, Abdelmadjid Tebboune a réitéré son ambition d’atteindre l’autosuffisance pour certaines cultures stratégiques en 2025 et 2026. « Nous avons réalisé des avancées significatives dans la production agricole, notamment dans les cultures stratégiques, grâce à une carte agricole élaborée selon des critères scientifiques et à la poursuite de partenariats internationaux dans le secteur agricole avec des pays amis et frères, leaders dans des filières stratégiques comme le lait et les céréales », a-t-il déclaré, en vue de « réduire les importations ». Rappelant ses engagements pris lors de la campagne électorale de la présidentielle du 7 septembre concernant le secteur agricole, il a cité celui visant à atteindre une autosuffisance « totale et complète » en blé dur, d’ici la fin 2025, ainsi qu’en orge et en maïs d’ici 2026. Le président de la République s’est également engagé à étendre les surfaces irriguées de près d’un million d’hectares et à créer 450.000 emplois pour les jeunes. Concernant les startup, le président de la République a fixé l’objectif d’atteindre 20.000 entreprises de ce type, précisant qu’on en dénombre actuellement près de 8.000, contre moins de 200 en 2020. Avant de conclure son discours, qui a également porté sur sa stratégie de renforcement du pouvoir d’achat des Algériens, le chef de l’État a promis de présenter le bilan de son premier mandat devant les deux chambres du Parlement, avant la fin de l’année 2024, ainsi que tous les détails relatifs à son second mandat. En outre, il s’est engagé à « perpétuer la bonne tradition » instaurée, annonçant qu’il prononcera avant la fin de l’année un discours à la Nation, devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire.
Samir Rabah
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