Les clubs algériens engagés dans les compétitions africaines ont tous mal démarré leur aventure continentale. Que ce soit lors deuxième tour préliminaire de la Ligue des Champions d’Afrique, ou dans les tours préliminaires de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF), les représentants nationaux ont connu un début laborieux, face à des adversaires théoriquement à leur portée. À l’exception du CS Constantine, qui s’est imposée à l’extérieur 2-0 contre les Ghanéens de Nsoatreman FC, après avoir éliminé auparavant un club rwandais, le Mouloudia d’Alger, l’USM Alger et le CR Belouizdad se sont inclinés sur des scores certes étriqués, mais des qui pourraient tout de même leur compliquer la mission en match retour. Si les Clubistes constantinois semblent avoir pris une sérieuse option pour la qualification à la phase des poules, en attendant le match retour, prévu samedi prochain au stade Chahid Hamlaoui, Mouloudéens, Usmistes et Belouizdadis sont dans l’obligation de sortir le grand jeu pour renverser la vapeur face respectivement aux Tunisiens de l’US Monastir, le Stade tunisien et les Burkinabés de l’AS Douanes. À priori, la mission est abordable, du moins sur le papier, mais sur le terrain c’est toute une autre paire de manches, qui pourrait se transformer en cauchemar pour les entraîneurs Patrice Beaumelle, Nabil Maaloul et Corentin Martins. Pour éviter un tel scénario, la seule option qui leur reste est la victoire, s’ils veulent décrocher leur billet pour la phase de poules. Mais au vu de leurs récentes prestations, il y a lieu d’admettre que les trois clubs algérois, parmi les plus riches en Algérie, avec des budgets dépassant largement les cent milliards, sont bel et bien dans une situation délicate et auront besoin d’une performance de haut niveau pour surmonter leurs obstacles et continuer leur parcours. « Tout reste possible pour les deux clubs algérois », ont commenté de nombreux médias de la capitale. « Le CR Belouizdad et le MC Alger devront tous deux sortir le grand jeu lors des matchs retour pour espérer atteindre la phase de poules. Avec des matchs à domicile et le soutien de leurs supporters, ces deux équipes peuvent renverser la situation et poursuivre leur aventure en Ligue des Champions africaine ». Un commentaire qui n’a nullement besoin de commentaire ! Mais au-delà du chauvinisme affiché sur certains plateaux de télévision, ce qui intrigue le plus, c’est la manière avec laquelle la plupart des médias ont occulté la performance du CS Constantine, tout en consacrant débat sur débat aux autres clubs. Appuyés par Sonatrach, Serport et Madar Holding, les MCA, USMA et autres CRB « roulent sur l’or » et bénéficient de moyens colossaux, qui leur sont octroyés par de grandes entreprises publiques. Rien, pratiquement rien, ne pourrait justifier leurs contre-performances, devant des formations relativement modestes sur tous les plans. Des résultats décevants qui ont déjà suscité des interrogations concernant les performances de ces clubs, qui malgré les investissements colossaux réalisés lors du dernier mercato estival, ont lamentablement échoué à faire prévaloir leur statut. Avec le budget consacré au recrutement d’Andy Delort, des clubs aux passés glorieux et aux traditions footballistiques bien implantées, comme l’USM Annaba, le MO Constantine ou l’ASM Oran, auraient pu être sauvés de l’enfer des divisions inférieures dans lequel ils se « consument » depuis des décennies. Un véritable audit s’impose pour identifier les failles et les errements d’une gestion sportive supposée être impeccable, mais qui pêche dès qu’il s’agit de performances. Vous avez dit professionnalisme ? Dans ce cas, où situer le Real Madrid ? Très certainement dans une autre dimension.
Mohamed Mebarki
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