Des citoyens se sont rapprochés de l’Est Républicain pour déplorer une situation qui perdure et saisir cette opportunité pour lancer un appel aux pouvoirs publics, afin d’assainir le secteur de la vente des viandes, rouges et blanches, pour permettre à tout un chacun de prétendre à un meilleur pouvoir d’achat. En effet, si les boucheries et grandes surfaces vendent quotidiennement du poulet importé, dont le prix du kilo est réglementé à 295 dinars, ce qui permet aux familles les plus modestes d’en profiter, en plus des viandes rouges importées et cédées à 1.200 dinars le kilo, les quantités ne se semblent pas suffire à pourvoir à tous les besoins et disparaissent des étals en un clin d’œil !
Concernant la viande rouge locale, les prix ne semblent pas près de redevenir raisonnables, avec un minimum de 2.800 dinars le kilo. Idem pour le poulet local, proposé à plus de 500 dinars le kilo et désormais boudé par les consommateurs. Dans un souci d’objectivité, il convient de souligner qu’une partie du problème est due à l’inflation, l’autre partie étant à imputer à la malhonnêteté de certains éleveurs de bétail, chevillards et bouchers avides de gains faciles, qui n’aspirent qu’à s’en mettre plein les poches en surfant sur la vague de la flambée des prix. Est-il concevable d’admettre que le kilo d’agneau est cédé à 3.000 dinars et le veau à 2.400 dinars ? Face à cette situation, Mostefa, retraité du secteur public, a tenu à exprimer son dépit : « La viande est devenue un luxe pour les familles aux revenus moyens et tout bonnement inaccessible pour les plus modestes. Ma pension de retraité s’élève à 45.000 dinars par mois, avec laquelle il faut faire face aux charges et frais, notamment de loyer, gaz, électricité, eau potable, téléphone, internet, soins médicaux, et nourriture ! Je vous avoue que nous n’avons pas les moyens d’acheter un morceau de viande d’agneau pour agrémenter le couscous du vendredi et nous devons nous contenter d’ailes de poulet ! L’idée d’acheter des côtelettes, beefsteaks, rumsteaks et autres a été jetée aux oubliettes il y a des années ! ». En effet, notre tournée nous a permis de constater que les consommateurs n’ont plus les moyens d’acquérir de la viande locale, dont le prix a subitement triplé ces dernières années. En outre, la ville de Guelma abrite de nombreuses poissonneries bien fournies, qui proposent daurades, mérous, rougets, pageot, thon, ou encore du merlan, mais pour des prix dépassant allègrement les 2.500 dinars. Même la sardine, poisson phare des familles moyennes ne se trouve plus à moins de 1.000 dinars. Rares sont les clients qui peuvent se permettre ces produits, qu’ils se contentent de regarder avec envie. De toute évidence, le niveau de vie est en train de régresser, notre société subissant le diktat de commerçants véreux.
Hamid Baali
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