Un penalty accordé grâce au VAR pour sa première utilisation en Ligue I Mobilis, un public relativement nombreux, une nette amélioration des images télévisées, une fine pluie rendant la pelouse synthétique glissante, la présence d’une poignée de supporters d’El Bayadh ayant parcouru plus de 700 km pour encourager une équipe pas encore au point, la fébrilité remarquée au niveau du banc des remplaçants de l’aigle noir où tout le « monde » parle et gesticule , tels sont les faits marquants d’un match qui n’a pas dérogé à une règle bien établie. La première sortie à domicile de l’Aigle Noir face au Mouloudia d’El Bayadh, en pleine crise financière l’empêchant de préparer convenablement la saison, n’a pas été un véritable test ni un indicateur fiable pour l’aigle noir, notamment sur le plan tactique où beaucoup reste à faire. Les trois points empochés devant un vaillant adversaire ne devraient pas être l’arbre qui cache la forêt. Après un début en trombe, les locaux n’ont pas tardé à ouvrir le score grâce à Djahnit (8’), marquant ainsi le premier but de la saison. Cependant, ils sont rapidement retombés dans leurs travers. En voulant bien faire, les coéquipiers de Bouchama se sont emmêlés les pinceaux, le raté monumental de Hadji (30’), face à des cages vides, en étant l’illustration parfaite. Trahis par une condition physique fluctuante, les partenaires de Benchoucha, l’ex-Ententiste, n’ont pas sombré. Ils sont rentrés aux vestiaires avec un déficit d’un seul but. La pause a permis à Foued Bouali, contraint de suivre le match depuis les tribunes faute de licence, de procéder à quelques ajustements. Sa formation a ensuite posé des problèmes à des Ententistes absents. Le penalty manqué par Hadji (47’), face au vétéran Salhi, a été un tournant. Ce « ratage » a déstabilisé Hadji -complètement sorti du match. Il a en outre affecté la performance du onze sétifien –pas à l’abri de mauvaises surprises ou d’un retournement de situation. Ce dernier a joué avec le feu. Aucune équipe au monde ne peut se permettre de « gérer » avec légèreté un match avec une maigre avance d’un seul but.
En jouant par intermittence, les gars de la capitale des Hauts Plateaux ont laissé des espaces à leur adversaire et se sont montrés maladroits, à l’image de Moulay (74’), à l’approche des buts adverses. L’attitude inexpliquée de Regueig, qui a écopé d’un carton jaune pour contestation, est une autre faute. Rappelons que l’équipe ne dispose pas d’un banc de remplaçants capable de tenir le coup et résister aux « aléas » d’un parcours à 30 étapes. Le « recruteur » en chef ne pourra pas dire le contraire, tout comme l’entraîneur ententiste, qui a cautionné ce recrutement censé être « ciblé et judicieux. »Effacé, le jeune Aouissi, qui a remplacé Hadji, titularisé malgré son absence durant une bonne partie du stage de Hammam Bourguiba, n’a pas montré qu’il pouvait être un joker efficace. Le Nigérian Aladapo, bien qu’ayant joué juste, n’a pas non plus fait un grand match, tout comme Benkhelifa, Moulay, Bouchama et, dans une moindre mesure, Ferhani. Djahnit, voulant bien faire, a tendance à monopoliser le ballon. Sans sombrer dans la démagogie, les observateurs ainsi que les connaisseurs n’ayant pas compris les cinq changements opérés par le coach ententiste, grincent des dents. Même s’il ne le reconnaît pas explicitement, Redha Bendris avoue : « Trois points mérités. On aurait pu marquer plus. La dernière touche nous fait encore défaut. Nous travaillons pour corriger cela et nous améliorer au fil des matchs. Globalement, je suis satisfait du résultat et du rendement de l’équipe, même si la seconde mi-temps n’a pas été exemplaire. Je salue le soutien de notre public, qui nous a accompagnés tout au long de cette rencontre difficile. » De son côté, Foued Bouali reste mesuré malgré la réaction positive de ses joueurs en seconde période : « N’ayant pas l’habitude de jouer sur une pelouse glissante et gorgée d’eau, mes joueurs ont souffert pendant les dix premières minutes. Sétif n’a pas volé sa victoire, car nous avons mal défendu, tant individuellement que collectivement. Notre bloc n’était pas en place en première mi-temps. J’ai vu de bonnes choses lors du second acte, marqué par un bon pressing. Je suis confiant pour la suite. » Pour la prochaine rencontre, les Ententistes se déplaceront jeudi au stade du 20 Août 1955 pour affronter le Chabab de Belouizdad, un sérieux prétendant au titre.
Kamel Beniaiche
Partager :