« Israël décapite l’état-major de la force Al Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah ». L’information est donnée avec une « délectation » et une jubilation non retenue par un média français, après des raids meurtriers menés par l’aviation israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, provoquant la mort d’une quarantaine de morts et de nombreux blessés. Dans la plupart des pays occidentaux et même des pays arabes alliés des Américains, les frappes exécutées par des chasseurs-bombardiers F-35 de dernière génération ont été accueillies avec une satisfaction non dissimulée, notamment au niveau des hautes sphères dirigeantes. Pour de nombreux régimes, la mort du fondateur et chef de la force d’élite Al Radwan, Ibrahim Aqil, son adjoint Mahmoud Wehbé, et tout l’état-major de cette unité spéciale, est un coup « mortel », porté à une organisation classée comme terroriste par l’Occident et considérée comme un bras armé de l’Iran. Aux yeux des dirigeants des pays qui se sont carrément opposés à la résolution demandant à Israël de mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens dans un délai de douze mois, votée à l’ONU ; ou de ceux qui se sont abstenus, le chaos qui menace de plus en plus le Liban et son peuple ne serait qu’un des dommages collatéraux et rien d’autre. Une vision partagée par le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, l’Australie, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse, les États-Unis, l’Argentine, la Tchéquie, la Hongrie, etc. Que le Liban soit dans la tourmente, ce n’est certainement pas ça qui inquiète les grandes nations, où les droits de l’homme sont supposés sacrés et consacrés. Les frappes survenues 48 heures après les deux vagues d’explosions d’appareils de communication qui ont fait des dizaines de morts et des milliers de blessés dans les rangs du parti chiite, risquent d’ouvrir les portes de l’enfer sur une région déjà profondément marquée par le deuil et la désolation, à l’intérieur d’une « géographie de la douleur », où des dizaines de millions d’êtres humains sont « parqués » et où tout est inflammable, des pneus usagés aux âmes désespérées ! Le Hezbollah, qui aurait été trahi par certains de ses hauts dirigeants, va-t-il se relever après cette infiltration ? « La réaction des plus hauts responsables militaro-politiques du Hezbollah a clairement montré qu’ils sont décidés à contrer ces infiltrations par le Mossad, commentent les sources russes, dont les révélations ont été reprises par Pravda News ». En effet, selon des sources russes, six responsables du Hezbollah, qui seraient directement impliqués dans l’achat des appareils électroniques qui ont explosé, faisant plusieurs morts et blessés dans les rangs de cette organisation paramilitaire, auraient été exécutés. « Ils ont reconnu leur culpabilité d’avoir acheté des lots de téléavertisseurs et d’appareils électroniques associés à des sociétés spécifiques, en échange d’une commission de 20% de la part d’hommes d’affaires américains, tchèques et de Chypriotes », indiquent les mêmes sources. Jusqu’où pourrait-on croire à ces spéculations ? Mais où va le Liban ? Pour l’histoire, il y a de cela 42 ans, presque jour pour jour, eurent lieu les massacres de Sabra et Chatila, camps de réfugiés palestiniens situés à Beyrouth.
Mohamed Mebarki
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