Pas moins de 80 médecins spécialistes et résidents en pédiatrie (néonatologie), ainsi que des généralistes s’occupant des nouveau-nés des Centres Hospitalier Universitaires (CHU), Établissements Publics Hospitaliers (EPH) et cliniques privées de l’est et de quelques wilayas du sud du pays ont pris part hier, samedi 21 septembre, et avant-hier vendredi 20 septembre, aux deuxièmes journées de néonatalogie, qui se sont déroulées à l’hôtel Bayazid de Sétif. Le coup d’envoi de ce colloqué a été donné par Pr Belkacem Bioud, médecin-chef du service de pédiatrie du CHU de Sétif, à l’initiative du laboratoire France Lait, dont l’équipe scientifique a concocté un programme très riche et varié. En effet, trois experts en matière de néonatologie ont été sollicités pour animer des ateliers pratiques, Dr Azzedine Ayachi, responsable du SMUR (Structures Mobiles d’Urgence et de Réanimation, NDLR) pédiatrique 92 et du CRMIN (Centre de Référence de Mort Inattendue du Nourrisson, NDLR) de l’hôpital Antoine Béclère (Hôpitaux Universitaires Paris Saclay), ainsi que la Pr Saida Bouabadallah, médecin cheffe de l’unité de néonatologie du service de pédiatrie du CHU Saadna Mohamed Abdennour. Pour cette session, deux thématiques ont ainsi été abordées en ateliers pratiques. Le Dr Ayachi a animé un atelier dédié à la prise en charge de la détresse respiratoire du nouveau-né prématuré, de la salle de naissance à l’unité de néonatologie, notamment en ce qui concerne la stabilisation en salle de naissance, le monitorage, la CPAP (acronyme anglais signifiant ventilation en pression positive continue, NDLR), la ventilation invasive, la sédation-analgésie et le surfactant pulmonaire. « Nous avons développé plusieurs thèmes en la matière. De son côté, Pr Bouabadallah a axé ses interventions sur l’asphyxie périnatale et encéphalopathie hypoxo-ischémique chez le nouveau-né à terme, en détaillant les facteurs de risque et prévention, la prise en charge à la naissance, tout en insistant sur les complications neurologiques, la surveillance, les examens complémentaires et les complications, dont les convulsions et les traitements adéquats », nous dira Dr Amine Alouatni, superviseur des wilayas de l’est au niveau des laboratoires France Lait. Par ailleurs, l’hôte de la capitale des Hauts Plateaux, Dr Ayachi, qui connait bien la spécialité en Algérie, ayant plusieurs fois assuré des formations pour nos pédiatres, estime qu’il s’agit d’une spécialité récente : « La Société Algérienne de Médecine Néonatale (SAMEN, NDLR) a seulement quelques années d’existence et elle est née à l’initiative de quelques pédiatres déontologistes. Il faut noter que cette spécialité est très importante, car elle permet de mieux prendre en charge les nouveau-nés, pour leur assurer un meilleur développement et de meilleurs pronostics, voire une survie sans séquelles. Elle est assez contraignante, car elle est couteuse en matériel. Cela demande beaucoup de matériel sophistiqué, ainsi que des formations des personnels pour son l’utilisation et pour la prise en charge et le suivi des prématurés, ainsi que des ressources humaines importantes. Cependant, je peux dire que cette spécialité est sur la bonne voie, car elle existe et se développe en Algérie. Personnellement, j’ai eu la chance et l’honneur d’accompagner la SAMEN depuis sa création et j’ai été l’un des promoteurs de cette société et de sa mise en place », nous dira, non sans fierté, Dr Ayachi. Et de souligner : « Il faut former les pédiatres à prendre en charge les nouveau-nés. C’est aux pédiatres de s’occuper des nouveau-nés à la maternité et en néonatologie. Il faut former les équipes paramédicales, car les infirmières vont avoir un rôle extrêmement important dans la prise en charge des nouveau-nés durant leur hospitalisation, puisque c’est elles qui assureront la surveillance et les soins durant leur hospitalisation. Sans la collaboration des infirmières, on n’y arrivera pas », a renchéri notre interlocuteur, avant de mettre l’accent sur la nécessité d’une collaboration obstétrique pédiatrique pour développer la spécialité en Algérie. Il est à noter que le matériel ayant servi à l’exécution des simulations a été mis à la disposition des formateurs et des participants par la société « Saica Khodja et Cie » spécialisée dans l’équipement néonatal, les équipements de laboratoire et la conception et réalisation des blocs opératoires modulaires. « Nous avons mis à la disposition des formateurs et du laboratoire France Lait, une table de réanimation avec système de ventilation spécifique (Néopuf), photothérapie et système d’oxygénation (Venturie). Le matériel a servi pour l’exécution des différentes tâches lors des ateliers. Il est à noter aussi qu’un EEG néonatal, avec vidéo, le premier en Algérie, a été mis à la disposition des conférenciers et des participants », nous dira Bilel Benyahia, directeur commercial de la société.
Faouzi Senoussaoui
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