Prenant note des résultats définitifs de la Cour constitutionnelle concernant les élections présidentielles anticipées du 7 septembre dernier, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) demande une double enquête, l’une parlementaire et l’autre judiciaire, pour identifier les responsables de la fraude massive qui a entaché ce scrutin. C’est ce qui ressort de la réunion marathon du bureau national du Mouvement, qui s’est étalée sur deux jours et a été élargie au président du Conseil consultatif national, aux présidents des bureaux de wilayas et à leurs premiers adjoints, ainsi qu’aux présidents des directoires de campagne des wilayas. Dans un communiqué publié à l’issue de ce conclave, la direction nationale du MSP déclare d’abord « prendre acte » des résultats définitifs de la Cour constitutionnelle, tout en insistant sur la fraude, qui selon elle « s’est propagée du niveau local au niveau central, faussant le processus politique et électoral lié au poste le plus élevé de l’État, aggravant la situation intérieure et menant le pays vers l’inconnu, sans la moindre estimation des conséquences de ce crime ». Cela suffit, selon le MSP, à appeler le groupe parlementaire de la chambre basse du Parlement à initier une « demande de constitution d’une commission d’enquête parlementaire avec tous les groupes parlementaires soucieux de construire un État de droit, afin d’enquêter sur le déroulement et les circonstances de l’élection présidentielle et d’identifier les responsables des crimes électoraux commis ». Le parti demande également l’ouverture d’une enquête judiciaire approfondie et la poursuite des responsables d’atteinte au processus électoral, ainsi que ceux ayant porté atteinte à la réputation du pays en falsifiant les procès-verbaux des bureaux de vote. Par ailleurs, le bureau national du MSP appelle le pouvoir et tous les acteurs politiques et sociétaux à examiner « en toute conscience et en toute objectivité » le phénomène de l’abstention croissante lors des dernières élections et à limiter les pratiques qui en sont la cause. Cela va de pair avec l’engagement en faveur d’un « dialogue national large et inclusif », permettant l’expression de divers points de vue, avec des mécanismes et des résultats différents de ceux des dialogues précédents. L’objectif est d’aboutir à des mesures concrètes, visant à réparer les injustices et à convenir d’un programme politique et électoral urgent.
A.K
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