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iL provoque des pénuries sur le marché: Tebboune met en garde le cartel de l’import

Les pénuries cycliques qui frappent le marché national en produits importés divers ne sont pas toujours dues aux aléas du marché international. Du moins en Algérie, où ce sont souvent les importateurs eux-mêmes qui provoquent délibérément ces pénuries, afin de déstabiliser le marché et surtout de susciter la colère des citoyens face à l’absence de produits essentiels, comme les pièces détachées, pour ne citer qu’un exemple. Le cartel des containers, qui a ruiné l’économie du pays à l’époque de la « Issaba », dont il faisait d’ailleurs partie, ne trouve pas son compte dans les mesures prises par les pouvoirs publics pour mettre un terme à la gabegie et à l’anarchie des importations. Ces « compradores », dont le simple nom rappelle de tristes souvenirs, se croient aujourd’hui assez puissants pour défier l’État, en orchestrant des pénuries, appuyées par une communication informelle (souvent sous forme de bouche-à-oreille) qui en fait porter la responsabilité aux autorités. Ces derniers jours, des lignes rouges ont manifestement été franchies, ce qui explique la vive réaction du Président Tebboune lors du Conseil des ministres d’avant-hier dimanche. Il a suggéré des mesures répressives contre ces fauteurs de troubles qui attisent la colère populaire. Sans détour, le chef de l’État, qui connaît bien les rouages du commerce pour avoir assuré un intérim d’un an après la disparition de son collègue Bakhti Belaib, a ordonné le retrait pur et simple des licences et registres de commerce des importateurs, dès lors que leur implication est prouvée de manière irréfutable. « Le président de la République a de nouveau insisté auprès du gouvernement sur le fait qu’il ne sera jamais toléré de créer la pénurie, pour quelque raison que ce soit, enjoignant à davantage de vigilance au niveau du ministère du Commerce pour lutter contre les lobbies de l’importation, qui tentent de faire chanter l’État, et ce, en retirant leurs licences et registres de commerce dès que leur implication est établie », peut-on lire dans le communiqué du Conseil des ministres. Mais ce n’est pas tout : le président a également appelé à la préparation d’un décret présidentiel réglementant le commerce extérieur. En dépit de l’arsenal de mesures adoptées ces cinq dernières années, ce secteur reste vulnérable sur le plan réglementaire, un fait dont profite le lobby des containers. Par ailleurs, le président a demandé des études de faisabilité financières et économiques sur le marché international, afin de mieux encadrer et accompagner les exportations algériennes, pour éviter qu’elles « ne deviennent une malédiction et une source de pénurie et de déséquilibre du marché national », précise le communiqué. Il faut, selon l’expression bien connue de feu Redha Malek, que « la peur change de camp », en référence aux terroristes. Ces importateurs avides et insatiables agissent, à leur manière, comme des saboteurs.

H. Khellifi

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