Le tribunal correctionnel de la daïra de Tamalous, dans la wilaya de Skikda, a condamné à trois ans de prison ferme assortis d’une amende de 500.000 dinars, en début de semaine, dimanche 22 septembre, une députée de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), son père, ainsi qu’un membre de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) et certains présidents d’Assemblées Populaires Communales (APC) de la wilaya. D’autres présidents d’APC ont quant à eux écopé de deux années de prison ferme, assorties d’une amende de 400.000 dinars.
Le représentant de la partie civile avait requis, la semaine passée, une peine de dix ans de prison, en plus d’une amende d’un million de dinars, à l’encontre de 103 suspects, accusés de trafic d’influence, dont la sénatrice, son père et divers élus. L’affaire, qui a conduit à lever l’immunité parlementaire de la concernée, remonte à février 2022. Elle est liée à l’achat de voix lors des élections de mi-mandat de l’APN. Les peines prononcées font suite aux chefs d’inculpation prononcés, à savoir corruption, promesse d’octroi d’indus avantages, notamment financiers, et promesses d’octroi de poste d’emploi dans le secteur public, dans le but d’influencer les électeurs afin qu’ils votent pour la sénatrice. Cette dernière avait réussi à obtenir 217 voix, soit quatorze de plus que son principal concurrent, un élu du parti El Moustakbel, qui en a obtenu 204, alors que le représentant du Front de Libération National (FLN) n’en avait obtenu que 176 et celui du Rassemblement national pour la Démocratie (RND) en avait raflé à peine onze. Suite à la victoire de la sénatrice de Skikda, un enregistrement vocal a fuité sur les réseaux sociaux, où l’on pouvait entendre les négociations entre celle-ci et un individu originaire d’El Harrouch, commune du sud de Skikda. Il était possible d’entendre dans le mémo vocal parler explicitement de l’achat des voix d’électeurs, conduisant La Police Judiciaire (PJ), en collaboration avec la division financière et économique de la Sûreté de wilaya de placer l’ensemble des suspects sous contrôle judiciaire, jusqu’à la date du verdict. Il est à signaler que l’ensemble des accusés ont nié les faits qui leur étaient reprochés, mais que le représentant de la partie civile a présenté des preuves irréfutables, qui l’ont mené à requérir les peines mentionnées plus haut à leur encontre.
RC
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