Après un premier match de championnat à la fois fructueux et frustrant, le onze sétifien, remodelé à plus de 70%, cherche à confirmer ses ambitions en affrontant demain vendredi un CRB tout auréolé de sa qualification pour la phase de poules de la Ligue des Champions africaine. Un résultat positif permettrait à l’Entente de poursuivre son parcours avec plus de sérénité. Cependant, le Chabab n’est pas un adversaire facile à manœuvrer, surtout dans son antre du 20 Août 1955, un stade à la fois mythique et historique. La mission des Ententistes ne sera pas une simple formalité. Le contexte est d’autant plus difficile que l’ESS a subi deux défaites face à ce même adversaire la saison dernière, lors des matchs aller et retour. Bien que la vérité d’hier ne soit pas forcément celle d’aujourd’hui, les coéquipiers de Bouchama s’apprêtent à gravir une véritable montagne, tant le CRB est en pleine forme. Pour espérer ramener un résultat probant, les Sétifiens devront montrer la même solidité défensive que lors de leur dernière sortie face au Mouloudia d’El Bayadh. Avec une défense invaincue en cinq rencontres, dont une officielle, Bousder et ses coéquipiers auront pour objectif de verrouiller leur arrière-garde. Mais la tâche s’annonce ardue, notamment pour les latéraux Ferhani et Reguieg, qui devront faire face à des attaquants percutants comme Meziane, Boussouf et le Sud-Africain Mayo. Le coach ententiste, Redha Bendris, devra probablement privilégier la prudence dans sa stratégie. L’ancien entraîneur de l’ES Mostaganem pourrait opter pour une défense à trois, avec l’incorporation d’Imad Boubaker aux côtés de Douar et Chaâbi, dans un schéma classique en 3-5-2. Cette approche pourrait convenir, d’autant plus qu’Islam Slimani, de retour à la maison, sera aligné pour peser de tout son poids sur la rencontre. L’entrejeu, où se jouera une grande partie de la bataille, constitue un autre chantier important pour Bendris. Aladapo, auteur d’une prestation mitigée lors du premier match, aura besoin de soutien pour éviter de laisser trop d’espaces à ses vis-à-vis. L’une des nouvelles recrues, le Béninois Kossi, pourrait jouer le rôle de sentinelle dont l’Aigle Noir a tant besoin pour mieux maîtriser les différentes phases de jeu. Toutefois, Djahnit, malgré son talent, aura du mal à dynamiser l’animation offensive sans l’appui de coéquipiers de poids. Hadji, lui, doit se racheter après ses nombreux ratés face au MCEB. Redha Bendris, qui n’a pas remis en question un recrutement censé être « judicieux et ciblé », aura du mal à composer une équipe type et à constituer un banc de remplaçants solide. Par ailleurs, l’embargo imposé à une certaine presse empêche de savoir si Bacha, ex-joueur de l’USM Alger qui n’est pas un pur attaquant de pointe, est rétabli pour cette rencontre. Moulay et Bouchama, qui n’ont pas convaincu lors de la première journée, devraient être alignés en attaque, à moins que Boukerma, ancien métronome du PAC, ne soit lancé dans le bain pour épauler Djahnit. Comme Redha Bendris n’a pas les coudées franches, Hadji, encore marqué par ses échecs, pourrait néanmoins être titularisé, manière de lui retaper le moral. Djidou et Nouri, qui ont bénéficié de temps de jeu lors du dernier match, devraient quant à eux débuter sur le banc. Enfin, la participation de Diarra, non convoqué la semaine passée, reste énigmatique. Il convient de souligner qu’à ce stade de la compétition, réussir une belle prestation ne se résume pas seulement à la performance individuelle. Pour l’ESS, il faudra maîtriser le jeu, gérer la pression, éviter les erreurs techniques, remporter les duels, rester concentré, trouver des failles chez l’adversaire et la dernière touche. Si les Noir et Blanc parviennent à réunir tous ces ingrédients, ils pourront prétendre à bien négocier le premier test sérieux et important de la saison.
Kamel Beniaiche
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