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Visas, immigration et relations algéro-françaises : Vers une énième crispation ? 

« Le gouvernement Barnier tenu en laisse par le RN » ? La question est sur toutes les lèvres, après le rappel à l’ordre sévère du Premier ministre à son ministre de l’Économie. Ce dernier avait déclaré qu’il ne rencontrerait pas le parti de Marine Le Pen pour discuter des finances publiques, avant d’être rapidement recadré. Cette scène résume bien l’atmosphère politique qui règne dans le microcosme parisien. Sans être annoncé de manière explicite, tout indique que le nouveau gouvernement français adoptera une politique dure vis-à-vis de l’immigration. La question de la réduction du quota de visas délivrés aux Algériens, déjà en forte baisse ces dernières années, a été posée au député de l’émigration, Abdelouahab Yagoubi. Lors d’un entretien accordé au quotidien arabophone El Khabar, celui-ci a estimé que « la composition du nouveau gouvernement français dirigé par Michel Barnier aura des répercussions sur les relations avec l’Algérie dans tous ses aspects : mémoire, séjour des Algériens, reconduites aux frontières et délivrance des visas ». Il a souligné que le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, issu de la « droite conservatrice », est un fervent défenseur d’une « politique ferme » sur l’immigration. Retailleau a toujours prôné l’utilisation des visas comme levier de pression sur les États qui refusent de reprendre leurs ressortissants expulsés. Selon le parlementaire algérien, Retailleau pourrait même réduire le nombre de visas accordés aux Algériens, y compris les visas diplomatiques, une idée déjà évoquée par l’ancien ambassadeur en Algérie, Xavier Driencourt. Le nombre de visas délivrés aux Algériens est ainsi passé de 400.000 en 2017 à 340.000, puis 274 000. Yagoubi a également rappelé que Bruno Retailleau a toujours milité pour l’abrogation de l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration, et avait même proposé une résolution pour le révoquer au Sénat en 2023. Il n’est donc pas exclu qu’une nouvelle tentative de révision de cet accord soit envisagée sous ce gouvernement. Les relations algéro-françaises semblent donc promises à une rude épreuve politico-diplomatique. « Il est nécessaire de renforcer le dialogue entre les deux parties, afin d’éviter une escalade qui serait préjudiciable à cette catégorie d’immigrés et qui pourrait attiser les tensions entre les sociétés française et algérienne », a proposé le parlementaire algérien.

M. M.

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