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Assassinat de Larbi Ben M’hidi : Vers la reconnaissance de l’Etat français ?

« Donnez-nous vos chars et vos avions, et nous vous donnerons nos couffins ». Cette réplique, formulée par Mohamed Larbi Ben M’Hidi, après son arrestation par les paras français, le 15 février 1957, dans des circonstances plus ou moins obscures, est entrée dans l’histoire. Son auteur, un des héros les plus en vue de la lutte pour l’indépendance, a été torturé avant d’être pendu le 5 mars de la même année. Dans un article publié en octobre 2004, le journal Le Monde, considéré à juste titre comme l’un des médias les plus proches de l’Élysée, avait déjà imputé l’entière responsabilité de l’assassinat du révolutionnaire algérien par les services spéciaux français à l’Etat colonial. De nombreux historiens ont remonté la piste jusqu’à François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur. Selon la publication Le Point, citant l’historien Benjamin Stora, Le président français Emmanuel Macron pourrait reconnaître la responsabilité de l’État français dans l’assassinat de l’un des artisans du congrès de la Soummam. Macron a rencontré, le 19 septembre, les cinq membres français de la commission vérité et mémoire. Lors de cette rencontre, le président français a réitéré au cours de la rencontre sa « détermination » à aller au bout de ses engagements concernant le rapprochement et la réconciliation des mémoires. « L’historien dit avoir interpellé Emmanuel Macron sur la possibilité de reconnaître la responsabilité de l’État français dans l’assassinat de Larbi Ben M’Hidi ». « Nous verrons bien comment nous allons avancer », lui aurait répondu le président français. « Il n’a pas dit non, et mon sentiment est qu’il attend le moment pour le faire (…) J’ai senti que le président était très déterminé, quelle que soit la réponse des Algériens d’ailleurs. Il veut poursuivre le travail », a indiqué Benjamin Stora. Il convient de signaler que Macron avait déjà reconnu auparavant la responsabilité de l’État français dans l’assassinat de Maurice Audin et Ali Boumendjel. En 2000, le général de triste mémoire, Paul Aussaresses, commandant à l’époque des faits, a reconnu dans un livre intitulé « services spéciaux Algérie 1955-1957 » et dans des déclarations au journal Le Monde que Larbi Ben M’Hidi a été pendu par ses hommes, dans une ferme appartenant à un colon extrémiste de la Mitidja et que le crime a été maquillé en suicide. « Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur, de cette dimension, de notre côté. Parce que c’était un seigneur Ben M’Hidi. Ben M’Hidi était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction ». Ces propos d’un officier de l’armée française sont extraits d’un documentaire consacré à la bataille d’Alger.

Mohamed M.

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