Présente en Afrique depuis des décennies, Total Energies est aujourd’hui est des multinationales les plus florissantes. Son chiffre d’affaires dépasse les 200 milliards dollars et ses bénéfices annuels sont souvent au-dessus de 20 milliards dollars. Une prospérité que se partagent quelques archi-milliardaires par les actionnaires les plus important de cette multinationale, qui a fini par « absorber » définitivement la confédération africaine de football à travers une opération de sponsoring, dont les détails chiffrés ne sont connus que par quelques rares initiés. Afin de s’assurer une plus grande mainmise sur les richesses du continent, elle a décidé récemment de passer en mode rémunération au profit des dirigeants des fédérations locales affiliées à la CAF. Ainsi, « l’allocation personnelle du président de chaque association-membre connaîtra une augmentation de 150%, où elle passera à 50 000 dollars par an ». « Le même montant sera attribué au président de la nouvelle association des clubs ; au moment où l’allocation du vice-président et des membres du Comité exécutif culminera désormais à 20 000 dollars/an de même que pour les deux conseillers du président, alors que celle des présidents des zones elle sera de 25 000 dollars/an », a-t-on appris de source sûre. Que représente ces revalorisations. Aux yeux des responsables du football africain, c’est à coup sûr une aubaine à ne pas rater. A ce tarif, ils vont tous s’y mettre pour plaider en faveur d’une plus longue présence de la multinationale française en terre africaine. Mais en ce qui concerne Total Energies, cet « investissement » ne représentera que quelques miettes à dépenser dans le but de s’offrir une belle image dans un continent « vandalisé » et mis en péril sur les plans social, démographique et environnemental. Partout où elle s’est installée particulièrement en Afrique, cette entreprise classée parmi les plus polluantes est en train de semer le désastre. A titre d’exemple, son mégaprojet pétrolier en Ouganda « a dévasté les moyens de subsistance de milliers de personnes » et « contribuera à la crise climatique mondiale », a déploré, l’ONG Human Rights Watch (HRW), demandant son arrêt. Le groupe pétrolier français avait annoncé l’année dernière un accord d’investissement de 10 milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros) avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprenant notamment la construction d’un oléoduc (EACOP) de 1 443 km reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien. « Nos terres sont en train d’être vandalisées. Total y construit l’un des plus grands pipelines du monde. Le poids lourd français du pétrole ravage des forêts, des fermes et saccage mes terres. Protester est devenu dangereux : des manifestants sont brutalisés, enlevés, arrêtés. Total dit que le pipeline aidera les Africains, mais je me demande bien lesquels. 100 000 personnes vont bientôt devoir abandonner leurs maisons pour que les géants du pétrole puissent s’enrichir un peu plus », vient de dénoncer une citoyenne ougandaise, dont la lettre a été répercutée par de nombreuses ONG.
Mohamed Mebarki
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