Les travaux d’urgence pour la protection du secteur sauvegardé de la vieille ville de Mila ont été lancés avant-hier, jeudi 26 septembre, par le wali, Mustapha Koreich, en présence des responsables du secteur de la culture, du bureau d’études et de l’entreprise de réalisation. Il a été alloué une enveloppe de vingt millions de dinars à ce projet, qui comprend, outre l’étude et la réalisation des travaux d’urgence, le suivi de l’opération.
Meriem Zinani, l’architecte agréée chargée de l’étude et du suivi des travaux d’urgence, a indiqué à L’Est Républicain que les travaux à pourvoir lors de ces opérations d’urgence « ne sont pas des travaux de restauration », mais consistent plutôt à consolider les constructions du vieux Mila pour empêcher leur effondrement. Elle précise que la restauration interviendra dans un second temps et que pour les travaux dits d’urgence, il s’agit de colmater les fissurations apparentes sur les murs et les poutres, replacer les pierres tombées, soutenir les toitures déformées, enlever les amas de pierres jonchant les ruelles. Il s’agira aussi de mettre en place un système d’assainissement et des conduites d’évacuation des eaux de toitures et procéder au ravalement des façades, outre la requalification des circuits touristiques à l’intérieur de la cité et à l’engagement de travaux de protection des monuments archéologiques, notamment la muraille byzantine et la fontaine romaine « Aïn El Bled », a-t-elle ajouté. Et de souligner que les travaux de restauration proprement dits n’interviendront qu’une fois les risques d’effondrement des constructions définitivement écartés : « Les travaux de restauration concerneront les monuments les plus importants de la vieille cité, tels que les arcades, la fontaine antique, la muraille byzantine et ils interviendront ultérieurement. » Mustapha Koreich, lors de sa prise de parole, a mis l’accent sur l’importance de ce projet pour la protection de ce site, qui renferme plusieurs biens et monuments culturels à grande valeur archéologique et historique, dont la mosquée Abou Mouhadjir Dinar, en cours de restauration. En outre, il a mis en exergue le rôle négatif des habitants de la vieille cité, qui louent leurs habitations précaires, après avoir obtenu des logements ailleurs. « On a toujours accordé une priorité aux pensionnaires des habitations précaires de la vieille ville en matière de logement social. Cela a, quelque part, encouragé les gens à louer ces habitations pour bénéficier d’un logement social. Et plus ces habitations sont occupées et plus elles se dégradent. Alors, je l’annonce devant le président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) et du chef de daïra que, désormais, on n’accordera plus de logement social aux locataires des habitations de la ville, pour que s’arrête ce phénomène de location. » D’autre part, le chef de l’exécutif envisage de raser toutes les maisons illicites bâties autour de la vieille ville. À ce propos, le président de l’association « Les Amis du Vieux Mila », Dr Segueni Azzouz, a affirmé que de nombreuses habitations ont été érigées en violation de la loi, autour du périmètre sauvegardé et à l’intérieur même de la bande de sécurité, d’une largeur de 250 mètres, réservés à la protection de l’enceinte byzantine.
Kamel B./AG
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