La salle de délibération de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) de Sétif a été le théâtre d’une session marathon en fin de semaine passée, mercredi 25 septembre, dédiée à l’analyse de la rentrée scolaire et universitaire. Comme à l’accoutumée, L’Est Républicain a suivi avec attention les travaux pléthoriques en données et informations inédites.
Premier à prendre la parole, le Pr Khier Guechi, recteur de l’université Dr Mohamed Lamine Debaghine (Sétif 2) et coordinateur des établissements de la ville universitaire, qui englobe les deux campus ainsi que l’École Supérieure des Enseignants (ESE) d’El Eulma, a souligné que la rentrée universitaire 2024-2025 a été marquée par l’inscription de 19.166 nouveaux étudiants, dont 12.259 pour l’Université Ferhat Abbas (UFAS – Sétif 1). La faculté de médecine en particulier fait face à une forte pression, avec l’arrivée de 1.946 nouveaux bacheliers inscrits en première année. Un afflux qui porte le nombre total d’étudiants dans la wilaya de Sétif à plus de 69.672, dont 39.118 pour l’UFAS. Cependant, l’université accuse un déficit de 9.187 places pédagogiques, accentué par la fermeture de la résidence universitaire Said Boukhrissa, qui aggrave également le manque lits à l’UFAS, qui passe à 2.008 lits manquants, outre mille autres à l’ESE, en attendant la levée du gel des 2.000 places pédagogiques. Les élus ont également mis en lumière les difficultés rencontrées par les étudiants de certaines localités, telles qu’Aïn Lahdjar, Bir Haddada, Aïn Azel et Aïn Roua, notamment en matière de transport universitaire et l’insécurité qui sévit dans certaines résidences. Par ailleurs, il a été révélé que l’ancien Centre de Formation Administrative (CFA), utilisé pendant des décennies par l’UFAS, passe désormais sous la coupe de l’université Mohamed Lamine Debaghine, qui comptera bientôt cinq facultés, dont un institut des sports. Salah Rachid, Directeur des Équipements Publics (DEP), est revenu quant à lui en détail sur les réalisations en cours et les projets à finaliser. Soumis à une forte pression, le responsable s’est engagé à livrer d’ici la fin de l’année, quatre Collèges d’Enseignement Moyen (CEM) : à Taya, au nouveau pôle urbain de Tinar, à Ouled Saber et à El Eulma, qui bénéficiera également d’un nouveau lycée de 800 places. Trois nouvelles écoles primaires seront aussi livrées, à Romada (Aïn Lahdjar), El Eulma et El Hidhab, cité de la périphérie nord-est du chef-lieu de wilaya. Il est également à signaler que la réception d’un lycée à Bir El Arch est également programmée. Cependant, malgré les milliards de dinars investis par les pouvoirs publics, plusieurs localités continuent de faire face à de nombreux problèmes, pénalisant les 521.175 élèves qui y sont scolarisés. En outre, les membres d’une commission de l’APW se sont rendus dans cinq daïras et ont constaté la surcharge des classes et le manque d’équipements. Par exemple, le CEM des frères Loukia de Salah Bey accueille 957 élèves, répartis en classes de 49 élèves, tandis que le collège Said Benchine de Rasfa enregistre 47 élèves par classe. À Bir El Arch, le CEM Hamriche Mebarek, qui accueille 1.559 élèves, fonctionne avec seulement deux surveillantes. À proximité, le CEM Mohamed Boudiaf fait face à une situation critique, avec 1.023 élèves littéralement entassés par 55 dans une salle de classe. Concernant le CEM El Ghazali de Dehamcha (Aïn El Kebira), le rapporteur a exhorté le chef de l’exécutif à fermer l’établissement, estimant qu’il présente un danger imminent. D’autres élus ont également mis en avant le manque de mobilier scolaire (tables et chaises), l’absence d’équipements dans certaines cantines et la vétusté des infrastructures, nécessitant des travaux de rénovation. « J’ai écouté et pris note de vos interventions. Certains problèmes soulevés sont bien réels, tandis que d’autres sont exagérés. Sur un ensemble de 1.273 établissements, 25 structures nécessitent travaux et restauration, nous le savons. Il n’y a pas lieu d’exagérer. Objectivement, je considère que la rentrée scolaire de plus de 500.000 élèves est une réussite. La livraison prochaine d’un nombre important d’établissements dans les trois paliers atténuera la pression. Nous travaillons à inscrire de nouveaux projets pour 2025, sachant que la wilaya a besoin d’au moins quinze CEM et six lycées rien que pour combler le déficit », a précisé Mustapha Limani à l’issue de cette session, qui s’est déroulée sans accroc.
Kamel Beniaiche
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