L’ambiance est loin d’être sereine au sein du conseil de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de la capitale des Hauts Plateaux. Selon plusieurs élus, le problème dépasse largement le cadre du « fameux » communiqué, interdisant aux membres de l’exécutif de la commune de s’immiscer dans la gestion des affaires courantes de la municipalité, domaine réservé exclusivement au maire et au secrétaire général, comme le stipule le document en question. Cette « note » n’a pas été bien accueillie par l’exécutif communal, qui a boycotté la journée de réception des citoyens mardi passé. Une action qui révèle au grand jour les tensions qui secouent désormais l’hôtel de ville. Pour comprendre les dessous de cette crise qui menace davantage une cohésion déjà fragile, L’Est Républicain a tenté à plusieurs reprises de contacter Hamza Belayat, président de l’APC de la commune chef-lieu, sans succès. Hani Boudjemline, vice-président chargé des questions techniques et du développement, également membre du parti du Front de Libération National (FLN), évoque quant à lui des abus de pouvoir : « Le P/APC oublie qu’il n’est pas le directeur d’une entreprise privée pour nous interdire de communiquer avec la presse ou d’utiliser les réseaux sociaux afin d’informer les citoyens des nombreux projets lancés par la commune. En tant que représentant du peuple, c’est mon devoir de répondre aux sollicitations de la presse et aux doléances de nos concitoyens. Nous sommes au service de la collectivité. C’est clair, net et précis. » Du côté de certains élus du Rassemblement National pour la Démocratie (RND) et du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), parlant sous le sceau de l’anonymat, la problématique semble plus profonde : « Les frictions au sein de la mouhafadha du FLN, divisée en clans, nuisent au bon fonctionnement de la commune, qui ne devrait pas avoir à subir les conséquences de ces querelles. Ce n’est plus un secret, la relation entre le P/APC et son adjoint chargé des questions techniques est extrêmement tendue. Si cette situation persiste, elle risque de porter gravement atteinte au développement de la ville de Sétif, qui n’a pas besoin de cette guerre d’égos. Pour l’intérêt général, ils devraient régler leurs différends au sein de leur parti. Nous demandons l’intervention urgente du wali pour les rappeler à l’ordre », soulignent nos interlocuteurs, en croisant les doigts pour une issue rapide à ce conflit ne disant pas son nom.
K. Beniaiche
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