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Éradication de la rage d’ici 2030 : Plaidoyer pour une collaboration intersectorielle

La lutte contre la rage est inscrite parmi les priorités du ministère de la Santé en Algérie, a précisé, hier dimanche, la directrice de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, Pr Samia Hammadi, dans son allocution d’ouverture de la Journée mondiale de lutte contre la rage, célébrée à la maison de la culture Houari Boumediène de Sétif. La représentante du ministère de la Santé, qui a plaidé pour la redynamisation du comité zoonose, susceptible de jouer un rôle majeur dans la lutte contre la rage et d’autres maladies zoonotiques, a souligné que ce comité brille malheureusement par son absence dans la capitale des hauts plateaux. Elle a également indiqué que le choix de Sétif pour abriter cette rencontre, ponctuée par des ateliers de formation destinés aux médecins spécialistes et généralistes des différentes structures de santé et unités dédiées à la rage, n’est pas fortuit et a été motivé par les événements de juillet dernier, lors duquel la wilaya a enregistré un cas de morsures graves sur une jeune étudiante, attaquée par une meute de chiens dans l’enceinte de l’université Ferhat Abbas. Pr Hammadi a précisé : « Heureusement, ce n’était pas un cas de rage » et a rappelé que cette maladie est bien connue, et qu’il existe des vaccins efficaces et sûrs, mais que la lutte nécessite la collaboration de plusieurs secteurs. Accompagnée par une représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Pr Hammadi a souligné que la célébration de cette journée vise également à sensibiliser, informer et consolider les acquis, tout en promouvant la collaboration intersectorielle. « Il s’agit d’une maladie mortelle, mais nous sommes là pour rappeler les actions préventives à mener en amont. C’est pour cette raison que le slogan national retenu pour la troisième année consécutive est : “Ensemble pour éliminer la rage” ». Elle a ajouté que cela inclut les personnels du secteur de la santé, la population, les associations, le secteur de l’agriculture et les collectivités locales. L’oratrice a par ailleurs réaffirmé l’objectif d’atteindre zéro décès dû à la rage d’ici 2030. Pour y parvenir, elle a insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur l’animal et l’environnement, en promouvant l’hygiène des milieux, en créant des fourrières canines, en vaccinant les animaux, notamment les chiens, et en établissant un registre de la population canine, avec l’implantation de puces d’identification électroniques. « C’est ainsi que nous pourrons éliminer la rage d’ici l’échéance tracée ». Elle a également souligné que les personnels de santé maîtrisent leur travail, mais que des efforts supplémentaires doivent être fournis pour redynamiser les unités antirabiques, qui font déjà un excellent travail dans plusieurs régions du pays. En outre, la sensibilisation de la population et le rôle des médias sont primordiaux, les intervenants précisant que l’Algérie a enregistré, depuis le début de l’année, 185.000 cas de morsures, soit une augmentation notable par rapport à 2023 et aux années précédentes, où le nombre oscillait entre 115.000 et 130.000 cas.

Faouzi Senoussaoui

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