Face à la menace que représente la circulation des bovins dans les zones urbaines, et à la lumière des récents cas d’infection par le Virus du Nil Occidental (VNO) dans les wilayas du nord-est du pays, le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, a réagi promptement. En plus des mesures déjà en place, telles que les campagnes de démoustication anticipées pour lutter contre le virus, il a ordonné hier, lundi 30 septembre, l’envoi d’une délégation de la Direction des Services Agricoles (DSA). Cette équipe, composée principalement de vétérinaires et de techniciens, a pour mission d’enquêter sur la présence de bovins et d’ovins hors des zones qui leur sont réservées. Elle devra également évaluer les risques potentiels que cela peut représenter pour la santé publique. Le wali avait déjà instauré des directives strictes interdisant la présence de bovins dans les zones urbaines, dans le but de protéger la population de tout danger sanitaire. Une source proche de la chambre d’agriculture de la wilaya révèle que le wali a décidé de réorganiser le secteur de l’élevage. Cette réorganisation passe par l’identification et la localisation des éleveurs locaux dans un certain nombre d’emplacements choisis au sein des communes agro-pastorales. Malgré les efforts des autorités de la wilaya d’Annaba, les habitants de la majorité des communes, y compris ceux installés à la lisière du mont de l’Edough et de la Plaine ouest au chef-lieu de la wilaya, peinent à comprendre l’omniprésence des troupeaux de bovins dans leur quotidien. Cette situation dégrade leur cadre de vie, donnant à certaines zones l’allure de villages indiens de la région du Pendjab. Les menaces des pouvoirs publics de procéder à la saisie des animaux errant en ville n’ont pas changé la situation. Comble de l’ironie, les élus, censés veiller à la protection de la ville, semblent ignorer totalement l’aspect sanitaire de leurs cités. Pour beaucoup d’habitants, certaines zones urbaines se ruralisent en raison de l’inaction des responsables locaux. Malgré l’intervention du wali d’Annaba dans ce dossier, il estime tout de même que l’image renvoyée est celle de cités urbaines laissées à l’abandon.
B. Salah-Eddine
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