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Accidents de travail : Le BTPH comptabilise 37% des cas mortels

« Une des missions de la CNAS, conformément au décret 92/07, à la loi 83/13 et à d’autres textes réglementaires, est la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles. » C’est ce qu’a déclaré Dr Matari Djamel, directeur de la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles à la direction générale de la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS), à l’occasion de la journée de sensibilisation sur les accidents de travail et les maladies professionnelles, organisée hier mardi, par l’agence de la wilaya d’Oum El Bouaghi. La manifestation a réuni l’inspecteur du travail de la wilaya, des employeurs, des représentants syndicaux, des agents d’hygiène et de sécurité, un représentant de la médecine du travail, ainsi que des représentants des médias. L’occasion pour les intervenants de souligner l’importance de la prévention des accidents de travail, aussi bien pour les employeurs que pour les travailleurs. « Cette année, nous avons dédié toutes nos actions au secteur du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique (BTPH, NDLR) pour deux raisons : la première est le nombre élevé d’accidents de travail, notamment les accidents graves et mortels, survenant dans ces secteurs d’activité. La seconde est liée à la décision de l’État de relancer l’activité dans le BTPH, un secteur qui englobe de nombreux métiers (maçonnerie, peinture, électricité, plomberie, ferraillage, etc.) Plus de 37 % des accidents de travail mortels en Algérie surviennent dans le BTPH », a déclaré Dr Matari. Et d’ajouter : « Les statistiques montrent que 22 % des accidents de travail dans les quinze secteurs économiques algériens surviennent dans le BTPH, ce qui en fait l’un des secteurs les plus touchés. Pire encore, plus de 37 % des accidents de travail mortels en Algérie concernent ce secteur. Les conséquences sont claires : décès, invalidité et réduction de la capacité de travail, notamment chez les ouvriers spécialisés. » Quant aux causes de ces accidents, l’orateur explique que « les chutes de hauteur demeurent la première cause, en raison du non-respect des mesures d’hygiène et de sécurité prescrites par la législation. Deux facteurs principaux sont à l’origine de cette situation : d’abord, l’absence d’équipements de protection individuels et collectifs pour les travailleurs, car certains employeurs considèrent cela comme une charge financière, alors qu’il s’agit d’un investissement déductible des impôts. Ensuite, l’entreprise elle-même peut être affectée par le nombre élevé d’accidents, ce qui entraîne une perte de main-d’œuvre qualifiée. » Il a conclu en déclarant : « Notre rôle est de continuer à sensibiliser et informer les travailleurs et les employeurs sur ces risques, afin de réduire le nombre d’accidents de travail et de maladies professionnelles. Si les employeurs mettent en place les équipements de protection nécessaires, le nombre d’accidents, y compris les accidents mortels, pourrait être réduit de moitié, et c’est notre objectif primordial. » Prenant la parole, l’inspecteur du travail et le médecin du travail ont mis l’accent sur l’importance de la prévention des accidents de travail, rappelant que 60 % des conventions signées concernent ce point précis. Ils ont souligné la responsabilité de tous les acteurs, en particulier la CNAS, l’inspection du travail et les entreprises. Le médecin du travail a d’ailleurs donné un exemple frappant : la conduite d’un camion par un chauffeur épileptique en l’absence de certificat de bonne santé, document pourtant indispensable pour l’embauche d’un travailleur. Selon lui, l’indifférence à cette question est préoccupante, notamment dans le secteur privé, où l’obligation de la médecine du travail, dont la consultation est facturée à 100 dinars, est souvent négligée.

K. Messaad

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