Quatre syndicats de l’éducation nationale, à savoir le CNAPESTE, le SNAPEST, le CLA et MAJEL, dressent un constat des plus sombres de la situation du secteur et dénoncent la gestion « solitaire » du ministère de tutelle. Dans un communiqué rendu public hier mardi, ils réclament encore une fois leur participation à l’enrichissement du statut particulier des travailleurs du secteur, tout en énumérant les ratés de la rentrée scolaire. En effet, les signataires dénoncent d’abord ce qu’ils qualifient d’« entêtement » du département de Hakim Belaabed, « à refuser tout dialogue sur ce dossier ». « Nous réitérons notre appel au ministre de l’Éducation nationale à mettre en œuvre les directives du président de la République concernant le statut particulier, son enrichissement et sa révision. Le chef de l’État avait demandé l’élargissement des discussions autour de ce projet, afin d’écouter de nouvelles propositions visant à promouvoir la profession d’enseignant et à valoriser le statut de l’enseignant formateur », rappelle le communiqué. Selon le texte, « cela ne peut se faire qu’à travers l’engagement du ministre de l’Éducation nationale à fournir une copie du projet présenté au Conseil des ministres (en 2023 et au début de l’année 2024) pour permettre d’en prendre connaissance et de participer ensuite à son enrichissement en soumettant des propositions ». Les syndicats signataires du document déplorent également l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation en général et des enseignants en particulier. Soulignant « le taux élevé d’inflation et l’augmentation scandaleuse des prix », ils insistent sur « la révision de la politique salariale, la fixation de critères scientifiques clairs pour protéger le pouvoir d’achat, et la mise en place de mécanismes de soutien à la protection sociale ». Estimant que la rentrée scolaire a connu de nombreuses lacunes, le communiqué met en lumière « l’absence d’instances locales de contrôle et de voies de recours garantissant la correction des erreurs sur la plateforme numérique, notamment en ce qui concerne les erreurs dans les transferts entre wilayas et les mutations de professeurs sans leur engagement ou confirmation ». Ils appellent par ailleurs à l’adoption « d’une politique participative » et d’un « dialogue responsable ». Sont aussi évoquées « la surcharge des classes dans les trois cycles », « la dégradation de l’état de nombreux établissements scolaires » et les lacunes de la numérisation, « qui a plus compliqué les procédures qu’elle ne les a facilitées ». Ces problèmes, « ont exacerbé les tensions dans la plupart des établissements scolaires », conclut le communiqué.
Samir Rabah
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