Le tribunal criminel de la Cour de justice d’Annaba a été le théâtre, jeudi 3 octobre, d’un réquisitoire sévère contre un réseau criminel spécialisé dans le vol et le recel de voitures. Le procureur a requis une peine de quinze ans de prison ferme contre les membres de cette organisation qui opérait dans plusieurs wilayas de l’est algérien. L’affaire a éclaté le 5 octobre 2023, suite au vol d’un véhicule de service appartenant à l’opérateur de téléphonie Mobilis dans le quartier Beauséjour d’Annaba. Grâce au système GPS (de l’anglais « Global Positioning System », ou système mondial de positionnement, NDLR) dont était équipé le véhicule, les enquêteurs ont pu localiser la voiture à Chebaita Mokhtar, dans la daïra de Dréan. Le véhicule, retrouvé avec une serrure fracturée et un système de démarrage endommagé, arborait déjà de fausses plaques d’immatriculation. L’enquête minutieuse menée par les services de sécurité a permis de mettre au jour un réseau bien structuré. Un voleur basé à Chebaita Mokhtar était chargé de la subtilisation des véhicules, et un receleur à El Bouni dissimulait les voitures volées. Il y avait également un faussaire à Daghoussa (daïra de Bèsbès), spécialisé dans la falsification des plaques minéralogiques et la fabrication de fausses clés, ainsi qu’un revendeur à Aïn M’Lila, propriétaire d’un commerce de pièces détachées d’occasion. Les enquêteurs ont remonté la piste grâce aux empreintes digitales relevées sur le véhicule volé. Lors de son arrestation, l’un des suspects circulait avec un permis de conduire falsifié et une Hyundai i10. Il a rapidement avoué dissimuler trois autres véhicules volés à El Bouni : deux Dacia Logan et une Sandero Stepway. Une somme de 53.560 dinars a également été saisie. La perquisition a permis de découvrir un véritable atelier de faux documents : copies de cartes grises et de cartes d’identité biométriques. Les véhicules étaient revendus à des prix dérisoires, comme en témoigne une Dacia Logan cédée pour seulement 600.000 dinars (soixante millions de centimes). Les enquêteurs ont même découvert la carte grise d’une moto Kawasaki de grosse cylindrée, suggérant que le réseau ne se limitait pas aux voitures. Ce démantèlement met en lumière l’ampleur du trafic de véhicules volés dans la région, et la sophistication croissante des réseaux criminels qui y sont impliqués. Le verdict est attendu dans les prochains jours.
Ahmed Chabi
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