Le président Abdelmadjid Tebboune fixe ses priorités sur le plan politique durant son second mandat. Intervenant lors d’une interview avec des journalistes, diffusée samedi soir par la télévision nationale, il définit aussi l’agenda. Interrogé sur son appel à « un dialogue national ouvert » lancé à l’occasion de son investiture, le chef de l’État fournit plus d’explication. Selon lui, ce « dialogue national sérieux sera instauré pour immuniser l’Algérie des ingérences étrangères et contrecarrer les tentatives visant à semer la fitna parmi les enfants du peuple algérien ». Mais, l’initiative ne sera pas lancée trop tôt. Il affirme qu’il aura lieu probablement « fin 2025, début 2026, soit après la révision des lois relatives aux organes de l’État moderne, à l’instar des codes communal et de wilaya ». « Ce dialogue doit être préparé, car étant lié à l’avenir des générations montantes », dit-il. Ce dialogue sera « précédé par nombre de priorités en lien avec l’économie nationale en vue de mettre l’Algérie à l’abri des soubresauts économiques et politiques que connaît le monde, avant de passer à l’étape de l’édification de la démocratie véritable ». Poursuivant, il rappelle, à ce propos, la rencontre qu’il a eue avec tous les partis ayant une représentation populaire aux niveaux local et national. Il déplore, ce faisant, « certains malentendus à l’origine de frictions », d’où la nécessité, explique-t-il, de « lever les incompréhensions ». Interrogé sur le changement du gouvernement, Abdelmadjid Tebboune annonce que celui-ci aura lieu avant la fin de l’année. « Je suis en train de chercher les meilleures compétences du pays. Le nouveau gouvernement sera annoncé après la signature de la loi de finance 2025 », déclare-t-il, précisant que les partis l’ayant soutenu lors de la campagne électorale « n’auront pas un quota de portefeuilles ministériels ». « Je me suis porté candidat en tant indépendant. J’étais le candidat des jeunes et de la société civile », précise-t-il. Concernant les textes juridiques qui seront révisés avant le lancement du dialogue national, le président de la République a spécifiquement cité les codes communal et de wilaya, ainsi que la loi sur les partis politiques, qu’il s’est engagé à élaborer « en concertation avec les partis ». « Des élections locales et législatives anticipées pourraient avoir lieu si les circonstances l’exigent, mais il est impératif, au préalable, que les codes communal et de wilaya soient prêts », enchaîne-t-il. Et d’ajouter : « Certains appellent à une révision de la Constitution et de la loi électorale. Nous restons ouverts à toutes ces propositions, sans exclure quiconque ». Revenant sur les résultats de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier et le communiqué conjoint publié par les trois candidats à cette échéance concernant les incohérences dans les chiffres préliminaires annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le président de la République a annoncé « des investigations à ce sujet, dont les résultats seront rendus publics dès leur achèvement, car cette question intéresse l’opinion publique ». « S’il s’avère que cette instance n’a pas été à la hauteur des attentes, elle fera l’objet d’une réévaluation, d’autant que l’Algérie s’apprête à organiser des élections communales et de wilaya. Si, en revanche, le problème s’avère être lié à des personnes qui n’ont pas été à la hauteur de cette instance constitutionnelle, qui constitue l’un des fondements de la démocratie et de l’intégrité des élections, ces personnes seront remplacées », souligne-t-il.
Samir Rabah
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