Le secteur sanitaire à Jijel connaît actuellement une situation préoccupante, caractérisée par une pénurie alarmante de médicaments essentiels. Cette crise affecte tout particulièrement les patients souffrant de maladies chroniques, pour lesquels l’accès à des traitements tels que la Prégabaline et le Tramadol revêt une importance vitale.
Un témoignage éloquent illustre la gravité de la situation. Ahmed, sexagénaire rencontré jeudi 3 octobre au crépuscule dans une officine du chef-lieu de wilaya, relate son parcours du combattant. Atteint d’une arthrose invalidante, il s’est récemment vu contraint de multiplier les visites dans les pharmacies de la ville, dans l’espoir de soulager des douleurs devenues insupportables. Malgré une ordonnance dûment établie par un spécialiste en traumatologie inscrit à l’ordre des médecins, il s’est heurté à une réalité déconcertante : l’indisponibilité systématique des traitements prescrits. « La situation est des plus préoccupantes, cette pénurie touche l’ensemble des officines de Jijel », déplore-t-il, visiblement ému. Ce phénomène de rupture d’approvisionnement en médicaments n’est point une nouveauté dans la région. De nombreux patients déplorent depuis longtemps l’absence récurrente de traitements indispensables. Face à cette crise, les pharmaciens semblent se trouver dans une situation d’impuissance. « Quelle est donc la position de la direction de la Santé, censée exiger des pharmaciens qu’ils s’approvisionnent adéquatement auprès de leurs fournisseurs ? », s’interroge notre interlocuteur. L’ampleur de cette crise dépasse largement le cadre individuel, affectant des familles entières. Les témoignages affluent : mères de famille s’inquiétant pour la santé de leur progéniture, personnes âgées contraintes d’endurer des souffrances chroniques en l’absence de traitements appropriés, travailleurs confrontés à des arrêts de travail répétés faute de soins adéquats. Face à cette situation critique, les habitants de Jijel appellent de leurs vœux une intervention immédiate des autorités sanitaires locales. Il convient de souligner que les médicaments tels que la Prégabaline et le Tramadol sont soumis à un contrôle rigoureux de la part des autorités. Cette vigilance s’explique par le fait qu’ils sont souvent détournés de leur vocation thérapeutique par des individus peu scrupuleux impliqués dans le trafic de drogues, qui les promeuvent à travers des circuits informels. Des quantités « importantes » sont effectivement saisies presque quotidiennement par les services de sécurité dans différentes régions du pays, notamment à Jijel.
M. Bouchama / RC
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