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Prochain dialogue politique : Tebboune veut immuniser l’Algérie

Après sa réélection pour un second mandat, puis son investiture, le président Tebboune, a fait sa rentrée politique samedi  en renouant avec son exercice préféré l’entretien périodique avec les représentants de la presse nationale. Avec son style tout en rondeur et sobriété, le Président a fait un large survol en altitude de beaucoup de problématiques nationales et internationales qui alimentent  la chronique du temps qui file.  Y compris le dialogue politique dont il avait fait l’annonce, lors de son discours, mais en y revenant  samedi soir avec plus d’indications   sur le calendrier, le contenu, les acteurs et les objectifs.   Et d’abord l’annonce de la date : ce sera à la fin de l’année 2025 ou début 2026. Cela semble un peu lointain, tout de même, par rapport à ce que les observateurs attendaient, en particulier l’opposition, plutôt favorable à une approche « ici et maintenant » Le président a ses raisons, sans doute pour mettre en place toutes les conditions psychologiques et politiques pour que ce rendez-vous puisse donner  quelque chose qui puisse permettre à l’Algérie de remettre  sur les bons rails l’exercice démocratique dans le pays. En fait, ce dialogue est vu par le Président comme l’aboutissement d’un processus, déjà en cours et dont la prochaine étape sera     « la révision des lois relatives aux organes de l’Etat moderne, à l’instar des codes communal et de wilaya », deux texte pour lesquels une commission vient juste d’être installée et présidée par un ancien ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia. Mais aussi de la loi sur les partis politiques qui sera élaborée en concertation avec ces derniers. Ce dialogue sera aussi  « précédé par nombre de priorités en lien avec l’économie nationale en vue de mettre l’Algérie à l’abri des soubresauts économiques et politiques que connaît le monde, avant de passer à l’étape de l’édification de la démocratie véritable », précise le chef de l’Etat  Voulu comme étant un fait politique majeur en perspective, ce dialogue  est « lié à l’avenir des générations montantes », car  ‘ »il a vocation à immuniser l’Algérie des ingérences étrangères et à contrecarrer les tentatives visant à semer la fitna », postule le président de la République. Et de faire un rappel en évoquant les multiples rencontres qu’il a eues avec différents acteurs politiques, durant le premier mandat, tout en déplorant   « certains malentendus à l’origine de frictions », d’où la nécessité, a-t-il dit, de « lever les incompréhensions ». Concernant les  détenus, le président de la République reste inflexible, niant l’existence de cas d’emprisonnement pour délit d’opinion, ajoutant que « quiconque est condamné par le code pénal n’a aucune immunité face à l’application de la loi, quelle que soit sa qualité ». Il a aussi insisté sur l’impératif de « respecter les institutions » et de « lutter contre l’extrémisme, quelle qu’en soit l’origine ». « Des élections locales et législatives anticipées pourraient avoir lieu si les circonstances l’exigent, mais il est impératif, au préalable, que les codes communal et de wilaya soient prêts », a ajouté le président de la République. « Certains appellent à une révision de la Constitution et de la loi électorale. Nous restons ouverts à toutes ces propositions, sans exclure quiconque », a-t-il ajouté. Revenant sur les résultats de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier et le communiqué conjoint publié par les trois candidats à cette échéance concernant les incohérences dans les chiffres préliminaires annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le président de la République a annoncé « des investigations à ce sujet, dont les résultats seront rendus publics dès leur achèvement car cette question intéresse l’opinion publique ». « S’il s’avère que cette instance n’a pas été à la hauteur des attentes, elle fera l’objet d’une réévaluation, d’autant que l’Algérie s’apprête à organiser des élections communales et de wilaya. Si, en revanche, le problème s’avère être lié à des personnes qui n’ont pas été à la hauteur de cette instance constitutionnelle, qui constitue l’un des fondements de la démocratie et de l’intégrité des élections, ces personnes seront remplacées », prévient le président de la République qui pose ainsi le cadre de ce futur dialogue..

H.Khellifi.

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