Au milieu d’un boucan contre l’Algérie, animé par des pans entiers de la droite et de l’extrême droite franchouillardes, vient de s’élever, en France, une voix de la raison pour briser le tapage. Celle de Dominique de Villepin. Toujours lui. Toujours en faveur des bonnes et nobles causes. De par sa stature d’ancien Premier ministre et de diplomate chevronné, il a une fois de plus cassé l’alliance du pire contre l’Algérie ses ressortissants et ses immigrés. «Il y a depuis quelques mois une tentation de faire de l’Algérie le bouc émissaire d’un certain nombre de nos problèmes et c’est particulièrement vrai en matière d’immigration », s’est-t-il écrié hier sur les ondes de radio » France Info». Dominique de Villepin n’a pas manqué de signifier que les accusations qui ciblent l’Algérie, «un pays ami et frère, dépassent de loin, toute réalité». Voilà donc un homme politique digne et respectueux qui a le courage de ramer à contre-courant de la doxa en vogue au sein du landerneau parisien. De Macron à Marine Le Pen en passant par Eric Ciotti, et Xavier Bertrand, il y a comme une cabale qui ne dit pas son nom contre l’Algérie et les Algériens. Le fait est que, même le tout nouveau ministre de l’Intérieur du gouvernement Michel Barnier a apporté son grain de sel dans cette détestable propagande contre notre pays qui prend l’accent d’un «Algerian bashing». Bruno Retailleau est en effet monté sur ses chevaux annonçant vouloir engager un «bras de fer» avec l’Algérie sur la question migratoire, et brandissant la menace d’une «réduction drastique des visas aux Algériens». C’est dire que dans la République makhzénisée de Macron, l’Algérie est devenue le mouton noir et le souffre-douleur de politicards de tout acabit qui voudraient se mettre aux devant de la scène. Les propos de Dominique de Villepin sonnent dans ce contexte hystérique, comme un cinglant rappel à l’ordre d’une classe politique française globalement haineuse et des médias aux ordres qui relayent cette sordide ritournelle contre l’immigration algérienne et plus généralement contre l’Algérie. L’ex Premier ministre, héritier de la France Gaullienne et Chiraquienne, hausse ainsi le ton pour dire cette nouvelle guerre d’Algérie que la macronie et ses comparses parmi les extrêmes souhaitent déclencher pour acter l’allégeance au royaume de leur ami le roi. Précisément, de Villepin a utilement pointé la décision du président Macron de reconnaitre la «souveraineté marocaine» sur le Sahara occidental, regrettant que cette question soit traitée conformément aux résolutions des Nations unies. De la même manière il a dénoncé «l’instrumentalisation» de l’accord de 1968 pour tirer sur l’Algérie qu’il a assimilée à une «volonté de rouvrir une guerre avec l’Algérie, au moins une guerre des mémoires en tout cas». Voilà le genre de positions qui font honneur à la France. Enfin, à une certaine France.
Par Imane B
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