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Risques épidémiologiques à Oum El Bouaghi : Des mesures strictes pour renforcer la prévention

Une réunion de travail consacrée à la prévention des maladies infectieuses s’est tenue avant-hier, dimanche 6 octobre, à la salle des délibérations de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) d’Oum El Bouaghi, présidée par le secrétaire général de la wilaya. En effet, malgré les assurances du ministre de la Santé sur la régression des cas de paludisme et de diphtérie dans le sud du pays, les autorités locales maintiennent leur vigilance. S’exprimant à l’ouverture de la rencontre, le secrétaire général est directement rentré dans le vif du sujet en soulignant l’importance d’appliquer strictement les directives ministérielles en matière de prévention, tout en insistant sur le rôle crucial des bureaux communaux d’hygiène. De son côté, le directeur de la Santé a rappelé que la situation épidémiologique est maîtrisée dans le sud du pays et que le nombre de cas est en régression. « La wilaya dispose d’un nombre appréciable de médecins épidémiologistes, d’une dizaine d’infectiologues, de 11.000 doses de vaccins bactériologiques et d’une quarantaine de lits lui permettant de faire face à toute éventualité. Cependant, la vigilance doit être de mise », a-t-il déclaré. Concernant les Maladies à Transmission Hydrique (MTH), la wilaya n’a enregistré aucun cas, selon le directeur de la Santé. Cependant, 136 cas d’hépatite A ont été comptabilisés de janvier à septembre 2024. Les services sanitaires ont effectué 2.186 prélèvements, révélant 547 cas de mauvaise qualité de l’eau, dont les communes concernées ont été immédiatement informées. Pour les pathologies transmissibles par les insectes, le même responsable indique que deux cas ont été recensés en 2024, contre six en 2023, une situation jugée « maîtrisée ». Il indique, en outre, que 132 cas de brucellose ont été enregistrés depuis janvier 2024. Quant aux intoxications alimentaires, survenant principalement lors des fêtes, la wilaya en a enregistré 67 cas en 2024, contre 59 en 2023 et 116 en 2022. La représentante de l’Établissement Public de Santé de Proximité (EPSP) d’Oum El Bouaghi a confirmé que les intoxications alimentaires occupent la première place des pathologies, suivies par la brucellose. Concernant la leishmaniose, trois cas importés d’autres régions du pays ont été identifiés : deux à Aïn Fakroun et un à Oum El Bouaghi en 2023. Les services de santé ont également comptabilisé plus de 1.250 cas d’exposition à la rage en 2024, dont 530 à l’intérieur des domiciles. L’EPSP a par ailleurs enregistré six cas isolés d’hépatite A. En matière d’intoxications alimentaires, la commune d’Aïn Babouche vient en pole position, suivie du chef-lieu de wilaya. Ces cas sont principalement dus au non-respect de la chaîne du froid par les commerçants.

Les négligences seront sanctionnées

Le secrétaire général de la wilaya a souligné la responsabilité des différents acteurs : « La responsabilité est pénale pour les MTH et autres pathologies. Toute négligence de la part des présidents d’APC entraînera des poursuites judiciaires », a-t-il affirmé. Il a également rappelé les obligations des différents services : « L’ADE (Algérienne Des Eaux, NDLR) doit entretenir les réservoirs d’eau, les établissements scolaires doivent veiller à l’hygiène, notamment dans les cantines. La circulaire interministérielle du 2 juin 2024 définit clairement les mesures de prévention et les mécanismes associés ». Et d’ajouter : « Des contrôles périodiques seront effectués dès la semaine prochaine par la commission de wilaya ». A noter que la représentante de l’EPSP d’Aïn M’lila (ouest de la wilaya) a rapporté 142 cas d’hépatite A sur cinq ans (2019-2024). À Bir Chouhada, sur quarante cas enregistrés, 33 sont attribués à la mauvaise qualité de l’eau. Le médecin de l’établissement, qui couvre neuf communes et trois daïras, a également signalé l’absence d’opérations de prévention dans les communes d’Ouled Zouaï, Aïn Kercha et Harmlia. Soulignant l’intérêt particulier du président de la République pour la situation épidémiologique du pays, le secrétaire général de la wilaya n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer l’indifférence de certains présidents d’APC. Il a notamment relevé l’absence de celui d’Ouled Hamla et de son Bureau Communal d’Hygiène (BCH). « Nous allons utiliser des mesures coercitives contre ces négligences, car il y va de la santé du citoyen », a-t-il martelé. Pour sa part, le représentant de la direction du Commerce a indiqué que 25 à 29 commerces sont fermés chaque semaine pour manque d’hygiène. De son côté, la représentante de l’EPSP d’Ain Beida, qui supervise huit communes de l’est de la wilaya, a indiqué que 46 cas d’hépatite A et 64 cas de brucellose ont été enregistrés par ses services de janvier à septembre 2024. Et de déplorer que les BCH ne transmettent pas les informations nécessaires. Face à ces manquements, le secrétaire général a annoncé plusieurs mesures, notamment la dotation des BCH en véhicules, des inspections sur le terrain dès la semaine prochaine, ainsi que le développement d’une application pour l’information instantanée des présidents d’APC, chefs de daïra, wali, Protection civile et services de sécurité. Le directeur de l’Environnement a présenté, à cette occasion, les actions entreprises par son secteur pour la prévention des pathologies en question. La réunion s’est conclue par l’adoption de recommandations visant à renforcer les mesures et procédures préventives.

K. Messaad

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