Victime d’une intrusion malveillante et ô combien embarrassante de sa page Facebook officielle par des inconnus depuis juillet 2024, l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Souk-Ahras tente vainement de reprendre le contrôle de ce compte, infesté depuis cette date par des contenus obscènes.
La collectivité locale a, en effet, eu beau déposer plainte auprès du parquet et requérir l’assistance de tous les services de sécurité pour dénoncer cette cyberattaque et mettre un terme à la très mauvaise publicité qui lui est faite par le ou les hackers, en vain. Ces derniers persistent, à ce jour, à partager impunément et en son nom des vidéos à caractère « pornographique », au grand dam des élus et des pouvoirs publics, « impuissants ». Entre-temps, ladite page officielle corrompue connaît une fréquentation sans cesse grandissante durant ces quatre derniers mois, passant de quelques centaines de « followers » à plus de 55.000 ces derniers jours. Il est vrai que l’APC, soucieuse de la préservation de sa bonne image, aura épuisé toutes les voies de recours possibles pour empêcher l’utilisation abusive faite de sa page, détournée ainsi de sa vocation initiale. Nous apprenons que les élus concernés ont fait appel à toutes les bonnes volontés susceptibles de les assister dans cette entreprise, à savoir les services officiels de lutte contre la cybercriminalité et autres ingénieurs en informatique, dont certains résidant à l’étranger. De guerre lasse, ils ont pris l’initiative de créer une autre page sur le même réseau social pour rendre compte de ses activités courantes, mais le mal virtuel est là, bien présent et toujours accessible au grand public sur le profil piraté. Le maire de Souk-Ahras, Mebarek Soukhal, que nous avons contacté, explique que cette situation avilissante le chagrine beaucoup, affirmant qu’il en a fait une affaire d’honneur qu’il faudra régler sans coup férir au plus tôt. « Vous n’imaginez ma gêne, le 4 juillet, quand j’ai appris que la page Facebook de notre commune, qui était censée informer la population des préparatifs ce jour-là de la commémoration de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, affichait des images offensantes. Les appels téléphoniques affluaient de partout pour savoir ce qui se passait, alors que mes co-élus et moi-même étions dans l’incompréhension totale », indique-t-il. Il assure qu’une fois que l’onde de choc a été absorbée, il a personnellement alerté le procureur de l’accès illégal aux données, puis de la prise de contrôle de la page officielle de l’APC par ce qui s’avérera plus tard être un ou plusieurs hacker(s) domicilié(s) au Vietnam, une entité au demeurant injoignable qui s’est appropriée ce profil en l’utilisant à sa guise. Mebarek Soukhal reconnaît à son corps défendant que le problème auquel il fait face est compliqué, voire insoluble, pour de multiples raisons. Parmi celles-ci, Facebook considère que l’intrusion et l’accès aux données par un tiers ne sont pas des actes de piratage à proprement parler, car la page concernée n’était pas suffisamment sécurisée (non cadenassée), explique notre interlocuteur. En outre, le réseau social ne reconnaît pas la nature pornographique des contenus diffusés. Le maire rappelle qu’à l’origine, l’administrateur de la page n’avait hélas pas pris toutes les mesures de protection nécessaires pour s’assurer de son inviolabilité, d’où la facilité qu’ont eu les pirates pour se l’accaparer. Il avoue que pour l’heure, rien ni personne n’est à même de convaincre les responsables de Facebook d’interagir pour contrer les auteurs du piratage de la page en question, sachant que ceux-ci font preuve d’une ingéniosité exceptionnelle quand il s’agit de contourner la réglementation régissant la sécurité des sites électroniques, notamment. On en est là, donc, et il ne reste plus qu’à espérer une intervention des plus hautes autorités pour obtenir enfin de Facebook la réparation du préjudice subi par la mairie de Souk-Ahras et surtout la suppression définitive de sa page infestée d’insanités.
Ahmed Allia
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